Les propriétaires de résidences secondaires s’opposent à une nouvelle taxe en Suisse

Une nouvelle taxe sur les résidences secondaires est sur le point de voir le jour en Suisse, et les propriétaires de ces logements de vacances montent au créneau. En se basant sur la pression fiscale déjà existante, ils dénoncent une double peine et considèrent cette mesure comme injuste.

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Zermatt
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Les propriétaires de résidences secondaires en Suisse sont régulièrement soumis à une fiscalité particulièrement lourde, notamment dans les zones touristiques. L’introduction d’un nouvel impôt pourrait amplifier cette pression fiscale, alors même que ces contribuables financent une part significative des services locaux. Dans ce contexte, la question du juste équilibre fiscal dans les stations touristiques devient cruciale.

Le président de l’association des propriétaires de résidences secondaires, Heinrich Summermatter, s’oppose fermement à ce projet. Pour lui, ce nouvel impôt vient ajouter une charge insupportable à des contribuables déjà très impliqués financièrement dans les communes où se trouvent leurs biens. Il soulève la question du traitement fiscal des résidences secondaires, jugé par certains comme excessivement injuste.

Une nouvelle taxe qui fait grincer des dents

Les propriétaires de résidences secondaires sont inquiets de l’instauration d’une nouvelle taxe sur ces logements, qui pourrait alourdir leur facture fiscale. Heinrich Summermatter, président de l’association des propriétaires, dénonce cette décision qu’il qualifie de « taxe supplémentaire ». Selon lui, ce type de mesure est particulièrement malvenu dans des régions comme la vallée de Lenk ou Adelboden, où les résidents secondaires sont déjà des contributeurs majeurs à l’économie locale.

À Lenk, les propriétaires de résidences secondaires paient des impôts sur la valeur de leurs biens, ainsi que des taxes sur les services comme l’eau et les déchets. Le président de l’association estime que ces propriétaires financent déjà une part importante des infrastructures touristiques et des services publics de leur commune, parfois sans même en bénéficier directement. Selon lui, cette nouvelle taxe serait une forme de « double peine » pour des contribuables déjà très sollicités.

Des contributions déjà lourdes au financement local

Les chiffres témoignent de l’importance des contributions des propriétaires de résidences secondaires aux finances des communes touristiques. À Lenk, par exemple, chaque résident secondaire paye des impôts pour financer l’entretien des ruisseaux, une taxe qui peut s’élever jusqu’à 3 400 francs par an. Mais ce n’est pas tout : les impôts fonciers, les taxes de séjour, ainsi que les taxes locales viennent également alourdir la facture. Dans les stations touristiques, les résidents secondaires sont responsables d’une grande partie des recettes fiscales locales, qui contribuent à financer l’entretien des infrastructures comme les routes ou la gestion de l’eau.

Summermatter met en lumière le paradoxe de cette situation : les propriétaires de résidences secondaires payent des impôts pour des services dont ils ne bénéficient pas directement. Par exemple, les écoles et l’aide sociale sont financées par ces taxes, mais les résidents secondaires n’ont souvent pas d’enfants en âge scolaire et ne recourent pas aux services sociaux.

Environ 8 milliards de francs suisses sont injectés chaque année par les résidents secondaires dans l’économie locale, principalement à travers leurs dépenses de consommation dans les stations touristiques. Ces sommes comprennent non seulement les taxes locales, mais aussi l’argent dépensé pour l’entretien des logements et les activités touristiques, telles que les remontées mécaniques ou les restaurants.

Une alternative : faire payer davantage les touristes

Face à la nouvelle taxe, certains représentants des propriétaires de résidences secondaires proposent une autre solution : faire payer davantage les touristes journaliers. En effet, ces derniers utilisent les infrastructures locales sans y contribuer suffisamment par des taxes spécifiques. Summermatter et ses homologues suggèrent d’introduire des frais supplémentaires pour les visiteurs d’un jour, comme des entrées payantes pour certaines attractions touristiques ou des taxes supplémentaires sur les tickets des remontées mécaniques.

Les communes touristiques pourraient également se tourner vers des solutions telles que l’introduction de tourniquets payants pour l’accès aux stations touristiques, permettant de générer de nouvelles sources de financement sans pénaliser les propriétaires de résidences secondaires. Summermatter estime que cette solution pourrait permettre un financement plus juste des services publics locaux, en demandant à ceux qui bénéficient des infrastructures touristiques sans y contribuer financièrement de participer aux coûts.

Les répercussions de la fiscalité locale sur les résidents secondaires

La fiscalité des résidences secondaires en Suisse a des répercussions non seulement sur les propriétaires, mais aussi sur les finances locales et l’équité fiscale. Dans certaines stations touristiques, les impôts perçus auprès des résidents secondaires représentent jusqu’à 30% des recettes fiscales. Ces contributions sont particulièrement élevées dans des régions comme Zermatt, où les propriétaires de résidences secondaires sont souvent les principaux contributeurs fiscaux.

L’introduction d’une nouvelle taxe pourrait avoir des conséquences négatives sur l’équilibre fiscal local. Selon certains experts, une telle mesure pourrait déséquilibrer la situation financière de certaines communes, en augmentant la pression fiscale sur des contribuables déjà surchargés. Certains voient dans cette nouvelle taxe une tentative de combler les déficits budgétaires en se tournant vers les résidents secondaires, sans prendre en compte les efforts déjà fournis par ces derniers.

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