Partir en montagne, autrefois un loisir accessible pour une majorité, devient aujourd’hui un luxe. Depuis décembre 2024, tous les aspects des séjours à la neige ont vu leurs coûts grimper. Logements de vacances, accès aux remontées mécaniques ou trajets en train : aucun domaine n’échappe à cette flambée tarifaire.
Dans un contexte de pressions inflationnistes généralisées, ces augmentations touchent particulièrement les familles et les groupes à la recherche de vacances hivernales. Si les touristes étrangers, notamment américains, continuent d’affluer, les vacanciers suisses et européens pourraient bien revoir leurs plans face à des factures toujours plus salées.
Une augmentation généralisée des coûts de séjour
Les hébergements de vacances figurent parmi les postes les plus touchés par cette hausse des prix. Selon le comparateur en ligne Comparis, les tarifs des chalets et appartements loués via des plateformes comme Airbnb ou Booking ont augmenté de 4,5 % entre 2023 et 2024. Par rapport à 2019, cette hausse atteint même 17,7 %. Ces chiffres s’expliquent par des frais de gestion en progression et des commissions importantes imposées par les plateformes de réservation, rendant les séjours en montagne de moins en moins abordables.
Les remontées mécaniques et chemins de fer de montagne enregistrent également des hausses sensibles, avec une augmentation de 3,3 % sur un an et de 10 % depuis 2019. Ces tarifs sont influencés par des systèmes de tarification dynamique, qui ajustent les prix en fonction de la demande, de la météo et de la période de réservation. Pendant les périodes de forte affluence, les coûts peuvent ainsi atteindre des sommets.
Les trajets en train pour rejoindre les stations, bien que non détaillés dans les chiffres, subissent aussi les effets d’une augmentation générale des prix dans le secteur des transports. Ces hausses compliquent davantage la planification budgétaire des vacanciers.
La Suisse reste une destination prisée malgré tout
Malgré ces augmentations, la Suisse continue d’attirer les touristes internationaux. Les visiteurs américains, en particulier, jugent les tarifs helvétiques compétitifs comparés à ceux des stations de ski aux États-Unis. De plus, l’inflation en Suisse reste globalement moins marquée que dans d’autres destinations touristiques, ce qui conforte l’attractivité du pays.
La Suisse mise aussi sur des initiatives pour maintenir l’intérêt des vacanciers. Un exemple notable est la création, en novembre dernier, du plus petit domaine skiable du monde à Saint-Gall, symbole d’innovation dans le secteur.
Toutefois, avec une telle envolée des prix, les vacances à la neige en Suisse pourraient se transformer en un loisir réservé à une minorité. Si rien ne change, le ski, jadis un plaisir populaire, risque de devenir un privilège.
