Selon une récente étude de la banque UBS, l’accession à la propriété dans ces deux villes est désormais hors de portée pour plusieurs habitants, transformant le logement en un véritable luxe. Ces hausses importantes soulèvent des préoccupations croissantes quant à un risque de bulle immobilière, notamment à Zurich.
En effet, l’étude qui évalue les risques de bulle immobilière dans 25 grandes villes à travers le monde classe Zurich en troisième position, tandis que Genève figure en sixième place.
Une hausse fulgurante des prix à Zurich
Ces cinq dernières années, Zurich a enregistré une hausse vertigineuse des prix immobiliers, atteignant près de 25 %. Il s’agit de la plus forte augmentation parmi toutes les villes européennes analysées par UBS. Ce phénomène s’explique par la faible disponibilité de biens à la vente, ce qui a conduit à une hausse continue des prix, à tel point que la propriété est désormais considérée comme un bien de luxe par les économistes de la banque.
En parallèle, Zurich a connu une des hausses les plus importantes des loyers, avec une augmentation de 25 % sur les quatre derniers trimestres. Selon UBS, seuls 15 % de la population serait de nos jours en mesure d’acheter un bien immobilier à Zurich.
Un marché immobilier sous tension à Genève
À Genève, bien que la situation soit légèrement différente, les prix de l’immobilier ont également bondi, avec une augmentation de 10 % au cours des cinq dernières années. Cependant, les prix semblent s’être stabilisés au cours des quatre derniers trimestres. Contrairement à Zurich, les économistes d’UBS anticipent une progression des prix plus modérée à Genève dans les années à venir. Toutefois, malgré cette stabilisation, les loyers à Genève continuent d’augmenter, progressant plus rapidement que les revenus des habitants.
Un risque de bulle immobilière imminent ?
L’étude d’UBS place Zurich en troisième position au niveau mondial en matière de risque de bulle immobilière, juste derrière Tokyo et Miami, où les hausses des prix ont atteint respectivement 30 % et 50 % sur cinq ans. Genève, quant à elle, se situe en sixième position, juste derrière Toronto et Los Angeles.
Selon Thomas Veraguth, économiste d’UBS, « il est difficile de voir des opportunités pour une amélioration de l’accès à la propriété ». Le spécialiste estime que, sans une révision complète de la gestion du territoire suisse, la situation pourrait même se détériorer.
L’une des rares lueurs d’espoir pourrait provenir de la baisse du taux directeur de la Banque nationale suisse (BNS), annoncée ce jeudi. Cependant, les experts soulignent que cette baisse n’aura d’effet sur le secteur de la construction qu’à moyen terme, avec un impact retardé d’un à deux ans. Dans l’immédiat, la pénurie de logements neufs continue de soutenir la hausse des prix.