Les nouvelles règles favorisant les résidents genevois dans l’achat de logements neufs suscitent de vives réactions. Les promoteurs dénoncent une incertitude juridique et une menace pour le marché immobilier.
De nombreux projets risquent d’être retardés, voire annulés, alors que la crise du logement reste une problématique majeure dans le canton. Des recours sont envisagés pour contester cette mesure.
Une mesure contestée par les professionnels du secteur
Le canton de Genève impose désormais une priorité aux résidents pour l’achat de nouveaux logements, dans le but de favoriser l’accession locale à la propriété. Cette décision, prise dans un contexte de forte tension sur le marché immobilier, vise à limiter la spéculation et l’acquisition par des investisseurs extérieurs. Toutefois, cette mesure provoque des inquiétudes majeures chez les promoteurs immobiliers.
Selon plusieurs acteurs du secteur, le manque de clarté sur l’application de cette règle crée une insécurité juridique. Certains projets en cours pourraient être gelés ou annulés, faute de certitude sur leur viabilité financière. « Nous avons des réservations bloquées et des ventes suspendues, ce qui menace directement plusieurs chantiers », alerte un promoteur cité par 20 Minutes.
Par ailleurs, les professionnels s’inquiètent des effets à long terme sur le marché. Si l’offre diminue en raison des réticences des investisseurs et des promoteurs, les prix pourraient paradoxalement augmenter encore davantage, rendant l’accession à la propriété encore plus difficile pour les Genevois.
Des acheteurs déboussolés face à l’incertitude
Cette réforme bouleverse également les plans de nombreux acheteurs potentiels. Plusieurs acquéreurs ayant signé des contrats de réservation avant l’application de la mesure se retrouvent dans une situation précaire. Certains pourraient perdre leur logement si leur dossier devait être remis en cause au profit d’un résident genevois.
Les notaires et les agences immobilières constatent une hausse des interrogations et des annulations de transactions. « Nous sommes face à des acheteurs désemparés, qui ne savent pas s’ils pourront finaliser leur achat », témoigne un professionnel du secteur. Cette incertitude pourrait ralentir l’ensemble du marché immobilier genevois, alors même que la demande en logements reste très forte.
D’un point de vue légal, des recours ne sont pas à exclure. Certains investisseurs et promoteurs envisagent de contester cette politique, estimant qu’elle pourrait contrevenir au droit de la propriété et à la libre concurrence. Si des actions en justice venaient à être engagées, cela risquerait d’aggraver encore davantage la paralysie du marché immobilier genevois.
En voulant protéger l’accès au logement pour ses résidents, Genève prend un risque qui pourrait se retourner contre ses propres ambitions. L’incertitude actuelle freine les investissements, complique les transactions et pourrait in fine peser sur l’ensemble du marché immobilier local.