Primes maladie en hausse : le Parlement veut économiser 400 millions, qui va payer ?

Pour freiner la hausse des primes, le parlement suisse veut imposer un rabais aux fabricants de médicaments les plus vendus, avec des économies à la clé.

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Primes maladie
Primes maladie en hausse : le Parlement veut économiser 400 millions, qui va payer ? | Econostrum.info - Suisse

En début d’année, les primes maladie ont de nouveau augmenté en Suisse, et cette tendance pourrait se poursuivre. Cela pousse les autorités à accélérer l’adoption du deuxième paquet de mesures de maîtrise des coûts, en discussion depuis près de trois ans. Ce projet a déjà été largement modifié par rapport aux propositions initiales du Conseil fédéral, mais une mesure centrale a été reprise par le parlement : l’instauration d’un rabais obligatoire sur les médicaments les plus vendus.

L’objectif de cette réforme est de récupérer entre 300 et 400 millions de francs directement auprès des fabricants pharmaceutiques. Pour cela, les entreprises qui génèrent un chiffre d’affaires élevé avec certains médicaments devront reverser une partie de leurs revenus aux caisses maladie. Comme le rapporte Watson, cette initiative a longtemps été combattue par l’industrie pharmaceutique, qui y voit une menace pour ses marges et ses capacités d’innovation. Malgré cette opposition, une nette majorité du parlement soutient désormais cette mesure.

Quels médicaments seront concernés par le rabais ?

La loi prévoit qu’à partir d’un certain volume de ventes, les fabricants devront reverser une « part appropriée » de leur chiffre d’affaires à l’assurance maladie. Toutefois, la question des médicaments concernés suscite des tensions. Un rapport de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), cité par Watson, précise que les génériques et les biosimilaires ne seront pas soumis à cette mesure, alors qu’ils représentent pourtant des ventes importantes. À eux seuls, les 25 premiers génériques vendus en Suisse ont généré environ 600 millions de francs.

L’OFSP justifie cette exclusion en expliquant que la principale source de la hausse des coûts de la santé vient d’autres types de médicaments. Les traitements contre le cancer, les immunosuppresseurs et les antidiabétiques sont identifiés comme les plus coûteux et responsables de 40 % de l’augmentation des dépenses en 2022. Selon les estimations relayées par le média, ces médicaments rapportent environ 150 millions de francs par an rien qu’en Suisse.

Un autre élément clé du débat concerne les médicaments dont le brevet a expiré. Certains, comme l’analgésique Dafalgan, ne seront pas concernés par la réforme car leurs prix sont déjà bas. L’OFSP estime qu’une pression supplémentaire sur ces produits pourrait mettre en péril la sécurité d’approvisionnement.

Un projet encore en discussion

L’industrie pharmaceutique, notamment le secteur de la recherche, défend une autre vision du problème. Elle affirme que ses investissements en développement doivent être récupérés et que la répartition des efforts devrait inclure les génériques. Pour elle, cette réforme pourrait fragiliser certains acteurs tout en n’étant pas suffisante pour réduire réellement les coûts de la santé.

Les détails précis du rabais, notamment le seuil de chiffre d’affaires déclenchant la contribution des laboratoires et le montant exact à reverser, seront définis par le Conseil fédéral. Selon l’OFSP, le potentiel d’économie se situerait entre 290 et 515 millions de francs, selon les modalités choisies. Comme le souligne la source, les prochaines décisions seront cruciales pour déterminer l’impact réel de cette mesure sur le coût des médicaments et sur la maîtrise des primes d’assurance maladie en Suisse.

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