Cette dynamique, relevée par l’Office fédéral de la statistique (OFS), met aussi en lumière des évolutions notables en matière de taux d’occupation et de salaires.
En effet, les changements d’emploi s’accompagnent souvent d’une augmentation de la rémunération, avec une hausse d’au moins 10 % pour plus de 38 % des salariés concernés. Néanmoins, la durée moyenne dans une entreprise avant de changer de poste reste stable et la pratique du télétravail demeure inchangée.
Les jeunes travailleurs, plus enclins à changer d’emploi
L’OFS rapporte qu’en 2023, environ 14 % des salariés suisses ont changé de travail, mais ce chiffre atteint près de 25 % pour les jeunes actifs âgés de 15 à 24 ans. Cette forte proportion de jeunes en quête de nouveaux défis reflète une génération en mouvement, souvent motivée par des perspectives de carrière plus diversifiées et des conditions de travail plus attractives.
En revanche, parmi les actifs de 25 à 64 ans, le changement de poste est plus modéré. La durée moyenne passée dans une entreprise avant de la quitter se situe autour de 5,6 ans, les femmes ayant tendance à changer d’emploi plus fréquemment que les hommes, avec une durée moyenne de 5,2 ans contre 5,9 ans pour leurs homologues masculins.
Un autre aspect significatif de la mobilité professionnelle en Suisse est la réorientation. En effet, 34,5 % des travailleurs ayant changé de poste entre 2022 et 2023 se sont engagés dans une nouvelle voie professionnelle. Cette tendance témoigne de la volonté des employés de développer de nouvelles compétences et de diversifier leur parcours dans un environnement de plus en plus compétitif.
Une hausse des salaires et des taux occupation
Les changements d’emploi ont souvent un impact positif sur les conditions de travail. Environ 15,1 % des personnes ayant changé de poste ont vu leur taux d’occupation augmenter d’au moins 10 %, soulignant une montée en responsabilité ou une adaptation aux nouvelles exigences de leur fonction. De plus, pour 38,1 % des travailleurs concernés, le changement d’emploi s’est traduit par une hausse de salaire d’au moins 10 %, sans modification de leur taux d’occupation. Cette dynamique salariale reflète un marché de l’emploi où les employeurs sont amenés à proposer des rémunérations compétitives pour attirer et retenir des talents qualifiés.
Télétravail, une pratique stable malgré le changement d’emploi
Bien que les changements d’emploi soient en hausse, le télétravail ne semble pas être un facteur déterminant de cette mobilité. La proportion d’actifs travaillant à domicile au moins de manière occasionnelle est restée stable, à un peu plus de 41 %, entre l’ancien et le nouveau poste. Cette constance indique que le télétravail, bien qu’établi, ne constitue pas une motivation essentielle pour les transitions professionnelles en Suisse.