Cette décision, annoncée depuis plusieurs mois, vise à réduire le nombre de filiales en gestion directe de 770 à 600 d’ici 2028. Toutefois, pour garantir le maintien d’un service de proximité, La Poste souhaite confier 170 bureaux à des partenaires. Un défi de taille, surtout pour les régions de Suisse romande, particulièrement touchées par cette réorganisation.
Alors que La Poste collabore étroitement avec les cantons et les communes concernées, ce projet suscite des inquiétudes, notamment de la part du syndicat Syndicom, qui appelle à préserver l’accès aux services postaux de base pour tous les citoyens suisses.
Un plan de transformation inévitable pour La Poste
La baisse continue de la fréquentation des bureaux postaux et des opérations aux guichets a conduit La Poste à envisager cette restructuration. Selon Thomas Baur, directeur général suppléant, l’entreprise se voit contrainte de réagir pour rester viable et répondre aux attentes de ses clients. En conséquence, elle prévoit de maintenir un réseau de 2000 sites à travers le pays, dont 1400 seront exploités en partenariat. Afin d’assurer la pérennité des 600 bureaux en gestion directe, La Poste prévoit d’investir 100 millions de francs pour leur modernisation d’ici 2028, tout en finançant elle-même cette transformation.
Une transformation qui touche durement la Suisse romande
Plus de soixante-dix bureaux potentiellement concernés par cette transformation se trouvent en Suisse romande. Dans le canton de Vaud, 19 sites sont touchés, dont ceux de Lausanne, Aubonne et Les Diablerets. Les cantons de Neuchâtel, Valais et Fribourg comptent également plusieurs bureaux sur la liste, suscitant des réactions parmi les acteurs locaux.
Les économies escomptées par cette mesure, estimées à 30 millions de francs, ne signifieront pas pour autant la disparition complète des bureaux concernés. Le modèle envisagé repose sur des partenariats locaux, permettant de maintenir un service de proximité dans les communes.
Inquiétudes syndicales et politiques autour de la mission de service publique
La transformation du réseau postal ne fait pas l’unanimité. Syndicom, le syndicat du personnel, ainsi que le Parti socialiste, dénoncent une réduction progressive de la mission de service public. Syndicom exige le maintien des 770 bureaux actuels, affirmant que chaque citoyen doit pouvoir accéder à un service postal de base sans restriction. Du côté politique, le Parti socialiste craint aussi un affaiblissement du service postal universel, soupçonnant même des projets de modification législative visant à réduire les obligations de La Poste en matière de distribution des lettres et des colis.
Pour Roberto Cirillo, directeur de La Poste, l’inaction n’est pas une option. Face à la baisse de fréquentation des bureaux, l’entreprise se voit dans l’obligation de s’adapter. L’objectif affiché est de renforcer le réseau grâce aux partenariats, tout en restant à l’écoute des besoins de la clientèle. Un défi de taille, mais que La Poste entend relever pour répondre aux nouvelles attentes de ses usagers.