Explosion de la population âgée : ce canton pourrait ne pas avoir assez de soins pour tous les retraités d’ici 2035

Ce canton anticipe une forte hausse des besoins en soins de longue durée d’ici 2035, avec des enjeux financiers et logistiques à gérer pour adapter les infrastructures.

Publié le
Lecture : 3 min
population âgée
Explosion de la population âgée : ce canton pourrait ne pas avoir assez de soins pour tous les retraités d’ici 2035 : Crédit : Canva | Econostrum.info - Suisse

Un canton suisse se prépare à un défi démographique important, lié à l’augmentation de la population âgée. En réponse à cette situation, le Département de la santé, des affaires sociales et de la culture (DSSC) a mis en consultation un rapport stratégique pour les soins de longue durée, couvrant la période 2026-2035. 

Ce rapport anticipe une forte hausse des besoins en soins et une pression accrue sur les infrastructures existantes. Le vieillissement démographique du canton, déjà plus avancé que dans le reste de la Suisse, nécessite une réorganisation des services et des ressources pour garantir un accompagnement adapté aux besoins des personnes âgées.

Une population vieillissante : les chiffres qui inquiètent

Le Valais connaît une tendance au vieillissement de sa population bien plus marquée que la moyenne suisse. En 2023, la part des personnes âgées de 65 ans et plus représente 20,9 % de la population valaisanne, contre 19,6 % au niveau national. Cette tendance va se renforcer dans les prochaines années, avec une prévision d’augmentation de 36 % de la population des plus de 65 ans d’ici 2035. La situation est encore plus marquée pour les personnes âgées de 80 ans et plus, dont le nombre devrait augmenter de 55 %.

Face à cette évolution, le DSSC a lancé une consultation sur un rapport de planification des soins de longue durée. Ce rapport prévoit la création d’infrastructures supplémentaires, notamment des lits en établissements médico-sociaux (EMS) et des places en appartements à encadrement médico-social, ces derniers étant désormais considérés comme une alternative à l’EMS. Cette planification sur une période de dix ans, au lieu des quatre années précédemment envisagées, permet d’offrir une vision à plus long terme et d’adapter les politiques publiques aux besoins futurs.

Le vieillissement démographique a des implications profondes sur la structure des soins. Si les lits d’EMS sont essentiels, il est désormais évident que l’offre en appartements à encadrement médico-social devra augmenter de manière substantielle pour répondre aux besoins croissants de la population. Le rapport prévoit ainsi une augmentation de 442 à 769 lits d’EMS d’ici 2035, mais il précise également que ces nouvelles infrastructures devront être complétées par une offre en appartements à encadrement médico-social, qui pourrait accueillir entre 664 et 1 305 personnes supplémentaires. Ces mesures visent à diversifier les options de soins pour permettre aux personnes âgées de vivre dans des environnements plus autonomes tout en bénéficiant du soutien nécessaire.

L’impact économique : des investissements nécessaires

La mise en place de ces nouvelles infrastructures, ainsi que l’augmentation des services de soins à domicile, entraîneront des coûts importants pour le canton. Le rapport de planification prévoit des besoins financiers conséquents, tant pour l’exploitation des structures existantes que pour l’investissement dans les nouvelles. Les subventions d’exploitation pour 2035 sont estimées à un montant compris entre 69 millions de francs pour une prise en charge majoritairement en EMS et 94 millions de francs pour un modèle priorisant les soins à domicile. Ces estimations représentent une hausse par rapport aux années précédentes, où les subventions d’exploitation étaient en moyenne de 8 millions de francs par an.

Concernant les investissements, le rapport prévoit des subventions annuelles comprises entre 12 millions de francs pour un modèle orienté vers les soins à domicile et 15 millions de francs pour les structures d’EMS. Cette augmentation des subventions d’investissement témoigne de la nécessité de moderniser et d’étendre les infrastructures existantes pour répondre à la demande croissante.

L’un des principaux défis financiers réside dans le choix entre les soins en EMS et les soins à domicile. Le rapport indique que la prise en charge en EMS, bien que nécessitant des investissements plus importants (3 millions de francs de plus par an), s’avère moins coûteuse à l’exploitation que le modèle des soins à domicile. En effet, le modèle à domicile engendrera des coûts supplémentaires de 25 millions de francs pour l’année 2035 en raison de la nécessité de renforcer les structures de soutien, comme les lits de court séjour en EMS et les soins de jour.

La planification prévoit également une augmentation substantielle des heures de soins à domicile pour les personnes âgées de 65 ans et plus. D’ici 2035, le nombre d’heures de soins à domicile pourrait atteindre entre 1,1 et 1,7 million d’heures, tandis que les heures d’aide à domicile pour les mêmes groupes d’âge devraient se situer entre 289 547 et 346 215 heures. Ces augmentations nécessiteront également un soutien logistique, notamment en matière de formation du personnel soignant et d’adaptation des structures d’accueil.

Laisser un commentaire

Share to...