Les pompes à chaleur (PAC) sont présentées comme une alternative écologique aux chaudières fossiles, jouant un rôle essentiel dans la transition énergétique et la réduction des émissions de CO2. Cependant, une étude à paraître cet hiver du Centre suisse d’électronique et de microtechnique (CSEM) révèle que de nombreuses PAC sont mal installées ou mal gérées, ce qui affecte leur efficacité et entraîne des coûts plus élevés pour les ménages.
Selon l’Office fédéral de la statistique (OFS), environ un cinquième des bâtiments collectifs et 30% des villas en Suisse sont équipés de pompes à chaleur. Ces systèmes sont souvent sous-performants en raison de mauvaises installations ou de réglages inappropriés, ce qui limite leur potentiel d’économies d’énergie et de réduction des coûts à long terme.
L’impact d’une mauvaise gestion des pompes à chaleur
L’une des principales causes des coûts excessifs liés aux PAC réside dans leur gestion inefficace. Un système de gestion de l’énergie (EMS) innovant testé dans un immeuble de Neuchâtel a révélé que l’optimisation de l’utilisation de la PAC en fonction des conditions climatiques (ensoleillement, prix de l’électricité et météo) permettait de réduire la facture énergétique de 11,5%. Tomasz Gorecki, auteur principal de l’étude, explique que cette solution pourrait être reproduite dans d’autres bâtiments à travers la Suisse, contribuant ainsi à une réduction généralisée des coûts d’exploitation des PAC. Toutefois, sans une gestion appropriée et un système de régulation moderne, les utilisateurs de PAC se retrouvent à payer plus que nécessaire pour des performances énergétiques qui restent sous-optimales.
Les bâtiments équipés de PAC mal gérées ou mal installées consomment plus d’énergie que ceux qui bénéficient d’une installation bien réglée et d’un EMS efficace. Par exemple, une pompe à chaleur mal dimensionnée pour la taille d’un bâtiment ou installée dans un environnement mal adapté peut entraîner un gaspillage d’énergie important, augmentant les coûts à long terme. Cette inefficacité est un obstacle majeur dans le cadre des politiques climatiques visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à remplacer les systèmes de chauffage fossiles par des solutions plus vertes.
Baisse des ventes de PAC en Suisse : un frein à la transition énergétique
Malgré leur rôle-clé dans la réduction des émissions de CO2, les ventes de PAC en Suisse ont chuté de manière significative depuis 2023. Plusieurs facteurs expliquent cette tendance, mais l’augmentation des prix de l’électricité constitue un frein majeur à l’adoption de ces technologies. Les ménages, confrontés à des factures d’énergie de plus en plus élevées, sont réticents à investir dans des systèmes dont l’efficacité n’est pas garantie, surtout si l’installation et la gestion sont mal maîtrisées. Par ailleurs, les coûts d’installation initiaux restent élevés, ce qui dissuade de nombreuses familles de se tourner vers cette solution plus écologique, selon Blick.
La baisse des ventes de PAC est donc préoccupante, car ces systèmes jouent un rôle central dans la stratégie de décarbonation de la Suisse. Si le pays souhaite atteindre ses objectifs climatiques, il est essentiel de garantir l’efficacité des équipements et d’encourager une meilleure gestion énergétique. Cela passe par une formation accrue des installateurs, un soutien public pour les technologies innovantes comme les EMS, et une réduction des coûts d’installation pour les ménages afin de rendre la transition énergétique accessible à un plus grand nombre.








