L’industrie suisse repose en grande partie sur les exportations, et les États-Unis figurent parmi ses principaux partenaires commerciaux. Les PME industrielles, en particulier, s’inquiètent des répercussions d’une hausse des tarifs douaniers, alors que le climat économique reste incertain. La banque Raiffeisen observe une légère amélioration de l’indice PMI des PME en février, atteignant 49,9 points contre 44,6 en janvier. Toutefois, ce niveau reste en dessous du seuil de croissance fixé à 50 points, indiquant un secteur encore fragile.
Si la Suisse est pour l’instant épargnée par des sanctions commerciales directes, l’incertitude demeure quant à l’évolution des relations économiques avec les États-Unis. Blick rappelle que Donald Trump a évoqué, lors de sa campagne électorale, l’introduction de droits de douane compris entre 10 et 20 %. Une telle décision impacterait sévèrement les exportateurs suisses, accentuant les difficultés pour de nombreuses entreprises déjà confrontées à un ralentissement de la demande.
Des secteurs touchés de manière inégale
L’impact potentiel des nouvelles barrières douanières ne serait pas uniforme. Selon PME Magazine, certaines industries résistent mieux que d’autres. La pharmacie est actuellement le seul secteur où les exportations restent en croissance, tandis que les autres industries connaissent un repli de leurs ventes à l’international.
Cette tendance pèse aussi sur l’emploi. En effet, dans le secteur manufacturier, le nombre d’équivalents temps plein est resté stable en 2024, mais des disparités importantes existent.
Les données relayées par Blick indiquent que l’emploi a progressé de 6,4 % dans l’industrie automobile et de 4,1 % dans le secteur pharmaceutique. En revanche, la plupart des autres secteurs ont enregistré une baisse du nombre de postes. Cette évolution souligne la vulnérabilité de certaines branches face aux tensions commerciales et aux fluctuations des marchés internationaux.
Une menace indirecte pour l’économie suisse
Les conséquences d’une hausse des droits de douane ne se limiteraient pas aux échanges directs entre la Suisse et les États-Unis. Un durcissement de la politique commerciale américaine à l’égard de l’Union européenne pourrait également fragiliser l’économie suisse. Blick explique que si l’industrie des pays voisins entre en crise, les PME suisses, qui dépendent de la stabilité du marché européen, risquent d’en subir les effets collatéraux.
Malgré ces menaces, l’indicateur PMI de Raiffeisen montre que certaines composantes clés de l’activité économique se sont améliorées en février. Le carnet de commandes est passé de 44,4 à 51,5 points, tandis que les volumes de production ont atteint 50,6 points, dépassant la barre critique des 50.
Ces signes de résilience pourraient cependant être compromis si les mesures protectionnistes américaines venaient à se concrétiser. Les PME suisses restent donc dans l’attente des décisions américaines et des répercussions potentielles sur leurs activités.