Plus de 600’000 véhicules suisses roulent sans contrôle technique valide

Plus de 600’000 véhicules roulent sans contrôle technique valide en Suisse, en raison d’un engorgement des services cantonaux et d’une forte disparité régionale.

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contrôle technique automobile
Plus de 600'000 véhicules suisses roulent sans contrôle technique valide - © Sutterstock

Plus de 600’000 véhicules circulent actuellement en Suisse sans avoir passé le contrôle technique obligatoire, révélant un dysfonctionnement préoccupant dans le suivi de la sécurité routière. Les cantons peinent à rattraper un retard qui s’est aggravé au fil des années, avec des disparités régionales notables.

Face à l’augmentation constante du parc automobile, les services cantonaux des automobiles suisses n’arrivent plus à assurer les expertises techniques dans les délais impartis.

L’Office fédéral des routes (OFROU) rappelle que la responsabilité de la mise en conformité des véhicules incombe à leurs propriétaires, et non aux cantons, même si les retards sont dus à des goulots d’étranglement dans l’administration. Le phénomène pose la question de la capacité des infrastructures à s’adapter à l’évolution rapide du nombre de véhicules.

Une surcharge chronique des services automobiles

Les retards d’expertise trouvent leur origine dans la croissance du parc automobile, qui dépasse désormais les 6,5 millions de véhicules immatriculés. Les cantons, chargés de réaliser les contrôles techniques périodiques, peinent à suivre la cadence. La RTS indique que ces retards concernent plus de 600’000 véhicules ayant plus d’un an de dépassement sur le calendrier de contrôle.

Dans les faits, les véhicules neufs doivent être contrôlés après cinq ans, puis trois ans plus tard, et ensuite tous les deux ans. Mais cette logique est difficilement respectée aujourd’hui dans de nombreux cantons, faute de personnel suffisant et de capacité logistique adaptée.

Ce phénomène n’est pas homogène à travers le pays. Alors que la moyenne suisse affiche 9,27 % de véhicules en retard, des cantons comme l’Argovie atteignent 15,5 %, tandis que d’autres, comme Neuchâtel, limitent ce taux à seulement 0,05 %. Selon le média helvétique, cette situation favorable à Neuchâtel s’explique notamment par l’ouverture d’une nouvelle infrastructure en 2012.

L’exemple bernois : un cas d’école

Le canton de Berne illustre bien les tensions rencontrées dans la gestion des expertises techniques. En deux ans, le nombre de véhicules en retard est passé à 83’788, soit près de 10,2 % du parc cantonal.

Stephan Lanz, directeur de l’Office de la circulation routière et de la navigation, explique au média que les priorités sont données aux véhicules professionnels comme les taxis ou les camions, tandis que les véhicules privés sont relégués au second plan.

Pour pallier ce retard, Berne a attribué trois nouveaux postes de contrôleurs, mais ces efforts restent insuffisants. Selon Stephan Lanz, il faut plus de personnel et du temps pour la formation, qui s’étend sur environ un an et demi avant qu’un nouveau collaborateur soit pleinement opérationnel.

Quelles conséquences pour la sécurité routière ?

L’accumulation de véhicules non expertisés questionne la sécurité sur les routes suisses. Pourtant, l’OFROU relativise le risque immédiat. Selon ses données relayées par la source, seuls 1 % des accidents sont dus à des défauts techniques ou à un manque d’entretien.

Néanmoins, l’Union professionnelle suisse de l’automobile (UPSA) alerte sur une tendance préoccupante : l’augmentation de l’âge moyen du parc automobile pourrait accroître les défaillances mécaniques à l’avenir.

Christian Wyssmann, directeur de l’UPSA, insiste sur l’effet préventif des convocations à l’expertise, qui rappellent aux propriétaires l’entretien nécessaire de leur véhicule.

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