Une pétition pour un train Genève-Londres largement soutenue par le Grand Conseil vaudois

Une pétition demandant la création d’une liaison ferroviaire directe entre Genève et Londres a été transmise au Conseil d’État vaudois. Signée par plus de 6 300 personnes, elle vise à faire pression pour que cette ligne passe par Genève et Lausanne, plutôt que par Bâle ou Zurich, comme le prévoient actuellement les CFF. Malgré un large soutien politique, le projet reste complexe à mettre en place en raison d’obstacles techniques et sécuritaires.

Publié le
Lecture : 2 min
train des CFF
Une pétition pour un train Genève-Londres largement soutenue par le Grand Conseil vaudois | Econostrum.info - Suisse

L’idée d’un train direct reliant Genève et Londres a émergé en mars 2024, lorsque la presse a révélé la possibilité d’un tel projet. Actuellement, le trajet en train nécessite un changement à Paris, oblige les voyageurs à acheter deux billets distincts et dure environ huit heures. Une liaison directe permettrait de réduire ce temps à un peu plus de cinq heures, soit une durée équivalente à celle d’un vol porte-à-porte, mais avec une empreinte carbone quinze fois inférieure.

Devant cet enjeu, une pétition a recueilli plus de 6 300 signatures pour défendre un trajet passant par Genève et Lausanne, au lieu de Bâle ou Zurich, que privilégient les CFF. Cette pétition demande aux autorités vaudoises d’intervenir pour soutenir cette option en mettant en avant les avantages économiques et environnementaux. Le Grand Conseil vaudois a décidé, à une large majorité, de transmettre cette demande au Conseil d’État pour qu’il défende cette proposition auprès des instances fédérales.

Un potentiel de voyageurs avéré pour la liaison Genève-Londres

L’un des arguments principaux en faveur d’un trajet via Genève et Lausanne repose sur les flux de passagers déjà existants. En 2019, 1,15 million de voyageurs ont effectué le trajet entre Genève et Londres, un chiffre supérieur aux 1,1 million enregistrés pour Bâle et Zurich réunis.

Ce volume de voyageurs démontre un fort potentiel de rentabilité pour une liaison directe. Pour les autorités vaudoises, il s’agit d’un atout qui pourrait justifier un investissement dans les infrastructures nécessaires. Toutefois, la décision finale revient aux instances fédérales, qui devront trancher entre les différentes options.

Des obstacles techniques et sécuritaires à surmonter

Si le projet bénéficie d’un soutien politique fort, sa réalisation reste complexe. L’une des principales difficultés concerne les exigences de sécurité imposées par le Royaume-Uni. Les trains Eurostar en provenance de Paris, Lille ou Bruxelles sont soumis à des contrôles douaniers et policiers stricts avant le départ, nécessitant des infrastructures adaptées, appelées « quais stériles », pour assurer la séparation des passagers contrôlés des autres voyageurs.

À Genève-La Praille, une adaptation des installations pourrait permettre la mise en place d’un dispositif similaire. Néanmoins, ces aménagements impliqueraient des coûts élevés et nécessiteraient un accord entre la Suisse et le Royaume-Uni. Le conseiller fédéral Albert Rösti doit rencontrer des responsables britanniques dans les prochains mois pour discuter des conditions de mise en œuvre.

Une décision qui se joue à Berne

Malgré le soutien du Grand Conseil vaudois, la décision finale appartient aux autorités fédérales. La conseillère d’État Nuria Gorrite a rappelé que le canton de Vaud n’avait aucune compétence pour imposer un tel projet. Toutefois, un signal fort a été envoyé avec l’adoption de la transmission de la pétition par 82 voix pour, 12 contre et 14 abstentions.

Les défenseurs du projet espèrent que ces discussions permettront de convaincre les autorités fédérales de retenir Genève et Lausanne comme terminus suisses du futur train vers Londres. Si Lausanne devait être écartée, Genève resterait en lice. Le sénateur Pascal Broulis a d’ailleurs reçu une réponse favorable d’Albert Rösti, qui se dit intéressé par une liaison via Lille. Le projet dépendra donc des négociations à venir et des adaptations techniques nécessaires.

Laisser un commentaire

Share to...