La Suisse fait face à une pénurie de main-d’œuvre qualifiée qui touche une grande variété de secteurs. Alors que les entreprises peinent à recruter les talents nécessaires à leur développement, elles redoublent d’efforts pour ajuster leurs pratiques en matière de recrutement et de gestion des ressources humaines.
Recrutement en Suisse : comment les entreprises séduisent les talents avec des salaires plus élevés
La recherche de main-d'œuvre qualifiée devient chaque jour plus difficile pour de nombreuses entreprises en Suisse. Selon une étude récente du groupe Manpower, 76 % des entreprises considèrent que trouver des candidats compétents est un véritable défi.
Face à ce problème croissant, les entreprises suisses redoublent d’efforts pour attirer et retenir des talents en ajustant leurs conditions de travail et leurs salaires. Alors que certains secteurs sont plus affectés que d’autres, ces mesures visent à pallier une situation difficile et à anticiper les besoins à moyen terme.
Une pénurie particulièrement marquée dans certains secteurs
Les secteurs de l’informatique, de la santé et des services sont particulièrement concernés, avec des taux de difficultés à recruter de respectivement 94 %, 85 % et 82 %. L’informatique, en particulier, fait face à une pression énorme en raison de l’évolution rapide des technologies et du manque de profils qualifiés pour répondre aux besoins croissants.
Le vieillissement démographique contribue également à cette pénurie de main-d'œuvre. Le départ à la retraite d’une grande partie de la population active, couplé à un manque de jeunes talents formés pour remplacer les générations précédentes, entraîne une compétition féroce pour les profils qualifiés. Cette situation se traduit par une augmentation des salaires et une redéfinition des attentes des employeurs en matière de conditions de travail.
Flexibilité et revalorisation salariale, des stratégies pour séduire les talents
Face à cette pénurie de main-d'œuvre qualifiée, les entreprises suisses adaptent leur approche pour attirer les candidats. L’un des leviers les plus courants est l’introduction d’horaires de travail plus flexibles. Aujourd’hui, environ un quart des entreprises suisses offrent à leurs employés une plus grande souplesse dans la gestion de leur emploi du temps. Bien que la Suisse soit encore en retard par rapport à certains pays européens, qui proposent déjà la semaine de quatre jours ou davantage de télétravail, cette flexibilité reste un argument majeur pour les travailleurs à la recherche d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle.
Parallèlement, les salaires sont régulièrement réévalués. Plus d'un quart des entreprises ont ainsi procédé à une augmentation des salaires pour faire face à la concurrence accrue entre employeurs. Ces hausses salariales visent à attirer des profils qualifiés dans des secteurs où les compétences sont rares, notamment dans le domaine de l’informatique, où la demande dépasse largement l’offre. De plus, des investissements dans la formation continue sont aussi réalisés afin de maintenir la compétitivité des employés sur le marché du travail.
Une reprise attendue pour 2025 ?
Malgré les difficultés actuelles, les entreprises restent optimistes pour l’année 2025. Selon les prévisions, environ 70 % des secteurs s'attendent à une augmentation des effectifs, notamment dans le secteur de la santé. Cette tendance devrait permettre de compenser en partie les défis actuels en matière de recrutement, surtout en raison du vieillissement de la population qui augmente la demande de services de santé.
Néanmoins, des différences régionales et sectorielles existent. Alors que certaines régions comme Zurich et le nord-ouest devraient voir leurs effectifs augmenter, le Tessin pourrait observer une réduction de certains emplois, en particulier dans des secteurs en pleine mutation comme l’énergie. L’adaptation aux nouvelles exigences économiques et écologiques des différents secteurs pourrait ainsi entraîner une réorganisation du marché du travail dans certaines zones du pays.