Ces dernières années, le marché immobilier en Suisse connaît des difficultés, en particulier dans le segment locatif. La pénurie de logements se fait sentir dans plusieurs cantons, et les gens peinent à trouver un nouveau foyer. Pour faire face à cette crise, l’échange d’appartements émerge comme une alternative intéressante pour beaucoup.
La récente étude immobilière de Raiffeisen Suisse révèle une énorme baisse des logements proposés sur les portails immobiliers. En effet, l’offre a diminué de moitié en deux ans seulement, ce qui rend difficile la recherche d’un nouveau foyer pour les Suisses. L’une des solutions contre la pénurie de logements est l’échange d’appartements, qui séduit de plus en plus. Mais est-ce réellement efficace ?
Un concept expérimenté dans plusieurs cantons
Lassés des recherches infructueuses, des Lausannois se sont tournés vers « l’échange d’appartements » dans l’espoir de trouver un nouveau logement qui leur convient. En effet, la Ville de Lausanne mène un projet qui propose l’échange en mettant à disposition des participants 1260 logements.
Le but de cette initiative est d’aider deux catégories : d’une part les familles vivant dans un logement trop petit (et qui cherchent un foyer plus grand) et d’autre part les seniors dont les appartements sont trop spacieux. Pierre Keher, un senior lausannois, espère trouver une maison plus adaptée à ses besoins en participant à ce projet. « Si je parviens à trouver un appartement dans le quartier, cela pourrait être bénéfique pour des familles. Et nous, nous n’avons plus besoin d’un grand appartement », a-t-il déclaré auprès de RTS.
À Zurich, l’échange d’appartements existe également, mais sous une autre forme. En effet, le concept est initié par une plateforme privée appelée Tauschwohnung, née en Allemagne. C’est une sorte de « Tinder de l’immobilier » où chaque locataire crée un profil dans l’espoir de trouver un appartement adapté à ses besoins.
Pour le directeur de la plateforme, John Weinert, les échanges sur Tauschwohnung sont fructueux : « Ces deux dernières années, nous avons réalisé 5300 échanges, soit trois à quatre par jour », a-t-il déclaré.
L’échange d’appartements n’est pas une réelle solution à la pénurie de logement
Toutefois, l’échange d’appartements présente un inconvénient majeur : la hausse des loyers. L’Association des locataires (ASLOCA) signale même une flambée lors d’un changement de locataire. Cette méthode est une occasion pour les bailleurs d’augmenter les loyers de manière significative. Le député Christian Dandrès déplore le fait que peu de « locataires contestent les loyers lors de la signature d’un nouveau bail », bien que ce soit légalement autorisé.
Par ailleurs, Frédéric Dovat, secrétaire général de l’Union suisse des professionnels de l’immobilier, ne voit pas l’échange d’appartements comme une solution au manque de logements. Il souligne l’importance de construire des logements supplémentaires étant donné que la population ne cesse de croître.