À l’approche de la rentrée scolaire, le canton de Berne est en proie à une pénurie importante de personnel enseignant qualifié, particulièrement marqué dans sa partie germanophone. En effet, 43 postes à durée indéterminée doivent encore être pourvus avant le début des cours.
Dans ce contexte, les autorités cantonales tentent de remédier à cette situation en mettant en œuvre des mesures pour attirer des candidats et mettre un frein à cette pénurie qui constitue un défi majeur pour le système éducatif local.
Des mesures pour pallier le manque d’enseignants
Christine Häsler, conseillère d’État en charge de l’éducation, a dévoilé des initiatives visant à attirer et à retenir les enseignants dans le canton de Berne. Toutefois, bien que les efforts soient en cours pour renforcer l’attractivité des postes et soutenir le personnel en place, la situation demeure préoccupante à l’approche de la rentrée. En outre, la nécessité de trouver rapidement des solutions est plus pressante que jamais.
Dans ce contexte, depuis le 1ᵉʳ août, des initiatives ont été mises en place pour soutenir les enseignants, notamment une allocation mensuelle et un temps de travail supplémentaire dédié à la préparation des cours. Toutefois, ces mesures peinent encore à convaincre suffisamment de candidats qualifiés pour combler les besoins.
Le Jura bernois résiste à la crise
Contrairement à la partie germanophone du canton, le Jura bernois semble exempt de cette pénurie. Alain Jobé, responsable de l’association Formation Berne/Bildung Bern, a affirmé que toutes les heures d’enseignement devraient être couvertes dans cette région à la rentrée, bien que des difficultés subsistent pour la gestion des remplacements prolongés. Une situation qui contraste fortement avec celle des autres régions du canton.
En effet, cette différence entre les régions met en lumière les disparités locales, ainsi que la concurrence avec d’autres cantons. À titre d’exemple, Soleure propose des conditions d’embauche plus avantageuses, rendant encore plus difficile le recrutement dans certaines zones de Berne.
Une augmentation des effectifs et un climat scolaire sous pression
Alors que le canton de Berne peine à trouver des enseignants, il doit également gérer une légère augmentation du nombre d’élèves inscrits pour la rentrée. On prévoit que 112 500 élèves rejoindront les écoles publiques cette année, soit un millier de plus que l’an dernier. Cette hausse des effectifs, couplée à la pénurie d’enseignants, pourrait accentuer les tensions au sein des établissements scolaires.
Des communes comme Pieterlen, près de Bienne, illustrent bien ces difficultés. En effet, en mai dernier, cette localité a connu une crise majeure avec la démission en masse de plusieurs enseignants et directeurs, mettant en évidence les défis croissants auxquels sont confrontées les écoles du canton.
Outre la pénurie et l’augmentation des effectifs, les écoles de Berne doivent également faire face à une détérioration du climat scolaire. Des comportements problématiques de la part de certains élèves et des critiques croissantes de la part des parents contribuent à un sentiment de ras-le-bol chez les enseignants.
Amélioration des conditions pour les directeurs d’écoles
Pour pallier la pénurie de personnel et améliorer la gestion des établissements, le canton de Berne a décidé d’augmenter le pourcentage de postes consacrés à la direction des écoles obligatoires. Cette mesure vise à rendre les postes de direction plus attractifs et à alléger la charge de travail des directeurs.
Parallèlement, des programmes de reconversion professionnelle sont proposés pour attirer de nouveaux enseignants, y compris ceux ayant obtenu leur diplôme à l’étranger. La Haute École pédagogique germanophone a ainsi mis en place un certificat spécifique pour ces candidats, élargissant les perspectives de recrutement.
