Les grands patrons des plus grandes entreprises suisses ont vu leur rémunération augmenter de 5 % en moyenne en 2023, atteignant des niveaux record, selon une étude de la fondation Ethos. En tête du classement, le directeur d’UBS, avec un salaire total de 14,5 millions de francs.
Cette hausse des rémunérations n’a cependant pas fait l’unanimité. Le mécontentement des actionnaires a augmenté, 17,7 % d’entre eux ayant voté contre les rapports de rémunération lors des assemblées générales de 2024.
Une hausse marquée des salaires des grands patrons suisses
Selon l’étude menée par la fondation Echos, les patrons des plus grandes entreprises suisses cotées au Swiss Market Index (SMI) ont enregistré une augmentation moyenne de leur rémunération de 5 % en 2023, portant leur salaire annuel moyen à 8 millions de francs. La fondation Ethos, spécialisée dans la gouvernance d’entreprise et les questions éthiques, souligne que cette croissance est en partie attribuable à Sergio Ermotti, le PDG d’UBS. Ce dernier, pour son mandat de neuf mois, a perçu une rémunération record de 14,5 millions de francs, le plaçant en tête des salaires du SMI. Le deuxième dirigeant le mieux payé en 2023 fut le chef de Novartis, avec un salaire total de 13,3 millions de francs, suivi de l’ancien patron de Nestlé, qui a touché 11,2 millions de francs.
Des actionnaires de plus en plus critiques
Malgré cette progression salariale, une partie des actionnaires exprime une désapprobation croissante. Lors des assemblées générales de 2024, 17,7 % des actionnaires se sont opposés aux rapports de rémunération, marquant une hausse significative par rapport aux années précédentes, à savoir 13,8 % en 2023 et 13,1 % en 2022. La fondation Ethos note que cette opposition reflète une préoccupation accrue des actionnaires quant à la gouvernance salariale.
Depuis trois ans, la rémunération totale des dirigeants du SMI a progressé d’environ un quart, marquant une évolution notable qui suscite des interrogations sur la soutenabilité de ces augmentations. Les critiques évoquent notamment l’écart grandissant entre les rémunérations des grands patrons et les attentes des actionnaires, pour qui la justification de ces hausses repose de plus en plus sur les résultats concrets et la performance des entreprises.