Les agriculteurs suisses bénéficieront d’un soutien fédéral accru pour la période 2026-2029, après un vote du Conseil des États en faveur d’une hausse des moyens financiers alloués au secteur. Cette enveloppe supplémentaire vient s’ajouter au budget initialement proposé par le Conseil fédéral et approuvé par le Conseil national en décembre dernier.
Le budget agricole avait été fixé à 13,8 milliards de francs par le gouvernement, avec une répartition entre paiements directs, promotion des ventes et production agricole. Cependant, cette somme représentait une diminution de 230 millions par rapport à la période 2022-2025, justifiée par la nécessité pour tous les secteurs de contribuer au frein à l’endettement de la Confédération, selon les propos du ministre de l’économie, Guy Parmelin, rapportés par Watson.
Un budget initialement réduit, puis réévalué par le Parlement
Le Conseil fédéral avait prévu une enveloppe de 13,8 milliards de francs pour l’agriculture sur la période 2026-2029, dont près de 11 milliards pour les paiements directs aux agriculteurs, 2,1 milliards pour la promotion de la production et des ventes, et 690 millions pour les bases de production. Cette proposition représentait une diminution de 1,4 %, soit 230 millions de francs de moins par rapport au budget 2022-2025.
Face à cette baisse, le Conseil national a décidé en décembre dernier d’augmenter les moyens alloués afin de retrouver le niveau de la période précédente. Il a ainsi relevé de 100 millions de francs le plafond des dépenses pour la promotion de la production et des ventes et augmenté de 261 millions les paiements directs destinés aux agriculteurs. Le Conseil des États a suivi cette décision, validant une hausse totale de près de 400 millions de francs, selon le média.
Cette revalorisation budgétaire a pour but de garantir un soutien financier stable aux exploitants agricoles dans un contexte où leurs revenus restent faibles. La mesure permet également de financer des améliorations structurelles dans le secteur, notamment pour moderniser les infrastructures et renforcer la résilience des cultures face aux maladies.
Des revenus agricoles jugés insuffisants par les parlementaires
Le principal argument avancé par les défenseurs de cette augmentation budgétaire repose sur la précarité financière des agriculteurs suisses. Selon Werner Salzmann, conseiller aux États UDC, certains exploitants gagnent un salaire horaire de 17 francs, une rémunération qu’il juge indigne. Cette donnée illustre les difficultés économiques rencontrées par le secteur, malgré une légère augmentation des revenus agricoles au fil du temps.
Peter Hegglin, représentant du Centre et membre de la commission, a souligné que l’agriculture est l’un des rares domaines à ne pas avoir bénéficié d’une hausse budgétaire depuis 20 ans. Pour lui, il était essentiel de garantir un financement suffisant afin de préserver la stabilité des familles paysannes et d’assurer la continuité de la production agricole suisse, comme le rapporte la source.
Dans le détail, des moyens supplémentaires ont été alloués aux améliorations structurelles agricoles (+86 millions de francs), à la sélection de variétés de cultures résistantes aux maladies et à la protection durable des végétaux (+24 millions). Ces ajouts ont été compensés par une légère baisse des paiements directs (-92 millions) et une réduction des fonds alloués à la production et aux ventes (-18 millions).
Une opposition liée aux contraintes budgétaires et environnementales
Si la majorité des parlementaires a soutenu cette hausse budgétaire, une partie de la gauche et du Parti vert-libéral (PVL) s’y est opposée. Tiana Moser, représentante du PVL, a notamment mis en avant la situation financière tendue de la Confédération pour justifier son vote défavorable. Elle a également critiqué les risques de « faux incitatifs » créés par ces subventions, estimant qu’ils pourraient aller à l’encontre des objectifs climatiques et de la protection de la biodiversité.
Ces arguments n’ont cependant pas suffi à convaincre la majorité des élus, qui ont validé l’ensemble des augmentations budgétaires proposées. Même le crédit additionnel de 30 millions de francs destiné aux améliorations structurelles dans l’agriculture, recommandé par le Conseil fédéral, a été approuvé sans opposition, précise Watson.