À l’approche de 2026, les Suisses abordent l’année avec un léger optimisme, particulièrement en ce qui concerne leur situation financière. Selon une enquête menée par Comparis, un tiers des répondants espèrent une amélioration de leurs finances l’année prochaine.
Cette confiance repose en grande partie sur l’espoir d’une augmentation salariale, avec des perspectives favorables principalement pour les jeunes générations. Toutefois, malgré cette vision positive, des incertitudes demeurent, notamment liées à la hausse des coûts fixes, tels que les primes d’assurance maladie et les loyers.
Une vision plus positive pour 2026, mais une prudence dominante
Les résultats de l’enquête réalisée par Comparis montrent une amélioration de l’optimisme financier des Suisses. En 2025, 27 % des sondés s’attendent à une amélioration de leur situation financière en 2026, contre 22 % l’année précédente. Bien que le pessimisme ait reculé, il reste cependant dominant, puisque 50 % des personnes interrogées estiment que leur situation ne changera pas. Le léger optimisme est avant tout porté par l’espoir d’une augmentation de salaire ou d’une prime plus élevée. En effet, 31 % des répondants s’attendent à une augmentation de leur salaire, que ce soit par l’intermédiaire de leur propre travail ou celui de leur partenaire, tandis que 28 % espèrent un emploi mieux rémunéré, souvent via un changement de poste ou une promotion.
L’optimisme est particulièrement marqué chez les jeunes adultes. Selon l’enquête, 45 % des personnes âgées de 18 à 35 ans croient que leurs finances s’amélioreront en 2026, contre seulement 11 % chez les plus de 56 ans. Ce phénomène peut être attribué à plusieurs facteurs, principalement la phase de carrière débutante chez les jeunes, qui s’attendent à des augmentations salariales et à de nouvelles opportunités professionnelles. Les jeunes adultes misent sur leurs opportunités professionnelles pour améliorer leur situation, montrant ainsi une grande confiance dans le marché du travail. Cependant, comme le souligne Michael Kuhn, expert chez Comparis, cet optimisme pourrait les conduire à sous-estimer des défis à long terme, tels que la prévoyance vieillesse et la gestion des coûts fixes.
Les coûts fixes et les incertitudes économiques
L’optimisme financier des Suisses reste toutefois tempéré par une série d’incertitudes économiques, principalement liées à l’augmentation des coûts fixes. En particulier, la hausse des primes d’assurance maladie et des loyers est citée comme une préoccupation majeure par ceux qui s’attendent à une dégradation de leur situation financière en 2026. Près de trois quarts des pessimistes mentionnent la hausse des primes d’assurance maladie comme un facteur clé d’inquiétude, tandis qu’environ un tiers d’entre eux redoute une hausse des loyers ou des taux hypothécaires.
Le coût de la santé en Suisse est un défi majeur pour les ménages, en particulier pour ceux qui ont des revenus plus faibles. La hausse des primes d’assurance maladie, qui affecte chaque année une grande majorité de la population, constitue un poids supplémentaire pour les budgets familiaux. Les personnes aux revenus modestes ou moyens, en particulier celles vivant dans des régions rurales, sont particulièrement vulnérables à ces augmentations, qui érodent leur pouvoir d’achat. Parallèlement, les loyers et les taux hypothécaires continuent d’augmenter dans de nombreuses villes suisses, exacerbant encore les difficultés financières pour de nombreux ménages, notamment ceux qui n’ont pas accès à un logement abordable.
Dans ce contexte, les personnes âgées, qu’elles soient actives ou retraitées, sont plus réalistes quant à leurs perspectives financières. Leur situation est souvent stable, avec peu de possibilités d’augmentations salariales. À l’inverse, les jeunes générations, qui sont encore dans la phase de développement de leur carrière professionnelle, voient leur avenir financier sous un angle plus optimiste, bien qu’elles risquent de sous-estimer les défis économiques à venir.
Le rôle du revenu, de la formation et du lieu de résidence
L’optimisme ou le pessimisme des Suisses vis-à-vis de 2026 dépend également de facteurs socio-économiques. En effet, les personnes ayant des revenus plus élevés sont beaucoup plus enclines à espérer une amélioration de leur situation financière. 33 % des personnes dont le revenu du ménage dépasse 8 000 francs par mois s’attendent à une amélioration, contre seulement 20 % pour celles gagnant moins de 4 000 francs. Ce fossé est également visible selon le niveau de qualification : les Suisses hautement qualifiés sont plus confiants que ceux ayant un niveau de formation plus faible. Les citadins se montrent également plus optimistes que les habitants des zones rurales, bien que le coût de la vie dans les grandes villes, notamment les loyers, pèse lourdement sur leur situation financière.
Malgré un contexte économique relativement difficile, ces données montrent qu’un écart notable persiste entre les différentes couches sociales en Suisse. Les personnes issues de milieux plus favorisés, avec un accès plus facile à des opportunités professionnelles et un revenu plus élevé, restent plus optimistes quant à l’évolution de leurs finances en 2026. D’un autre côté, les Suisses moins diplômés et ceux vivant dans des régions moins développées sont plus enclins à la prudence, en raison des incertitudes économiques auxquelles ils sont confrontés.








