Malgré l’augmentation des annonces de logements disponibles en Suisse ces dernières années, la pénurie persiste dans de nombreuses régions. Entre 2022 et 2023, le nombre de biens proposés à la location sur les huit principaux sites immobiliers a progressé de 364 000 à près de 410 000. Toutefois, les logements sont toujours loués très rapidement, souvent en quelques jours seulement.
La situation sur le marché immobilier demeure tendue, particulièrement dans les grandes agglomérations où la demande dépasse largement l’offre. Cette dynamique soulève des questions sur l’efficacité de l’augmentation de l’offre pour résoudre la crise du logement.
Une offre en augmentation, mais une demande toujours plus forte
L’Indice du logement en ligne (ILL) met en lumière une situation paradoxale : bien que le nombre de logements disponibles augmente, le délai nécessaire pour qu’un bien soit loué ne cesse de diminuer. En moyenne, il faut désormais 24 jours pour qu’une annonce trouve preneur, soit la période la plus courte enregistrée depuis la création de l’ILL il y a 15 ans. Ce phénomène est particulièrement visible dans les grandes villes comme Genève, Zurich et Zoug, où les délais sont extrêmement courts. À Genève, les annonces trouvent preneur en seulement 14 jours, tandis que Zoug enregistre également une moyenne de 14 jours et Zurich de 16 jours. Ces chiffres illustrent une demande qui reste nettement supérieure à l’offre, ce qui maintient la pression sur le marché immobilier.
L’augmentation du nombre de logements proposés n’a donc pas permis de détendre la situation sur le marché de la location. La forte demande est alimentée par des facteurs tels que la concentration des emplois et des services dans les grandes villes, attirant ainsi de plus en plus de personnes à la recherche de logements dans ces zones. Les prix des loyers, qui restent élevés dans les zones urbaines, accentuent également la tension, rendant l’accès au logement plus difficile, notamment pour les familles ou les personnes ayant des revenus plus modestes.
Des différences régionales marquées dans les délais de location
Alors que la situation est tendue dans les grandes villes, les délais de location varient considérablement selon les régions de Suisse. Dans les cantons plus ruraux, comme le Jura et Neuchâtel, les délais sont beaucoup plus longs. Dans le Jura, il faut en moyenne 51 jours pour qu’une annonce trouve preneur, tandis qu’à Neuchâtel, ce délai est de 40 jours. Ces chiffres contrastent fortement avec ceux des grandes villes, où la demande est beaucoup plus forte.
D’autres cantons comme Vaud et le Valais se situent juste en dessous de la moyenne nationale avec des délais respectivement de 23 jours et 25 jours, tandis que Fribourg se situe légèrement au-dessus avec un délai moyen de 25 jours. Ces différences soulignent les disparités régionales importantes qui existent sur le marché immobilier suisse. Alors que certaines régions connaissent une pression énorme sur le marché locatif, d’autres offrent encore un peu plus de temps pour trouver un logement, bien que la situation s’améliore lentement dans ces régions moins tendues.
Une demande croissante pour les petits appartements
Un autre aspect clé de cette dynamique est la demande accrue pour les petits appartements, notamment ceux de deux pièces, qui restent plus abordables. Cette tendance s’est renforcée par rapport à l’année dernière, dans presque toutes les villes. Les petits appartements, qui sont généralement plus accessibles en termes de prix, sont très recherchés, ce qui aggrave encore la pénurie dans les zones urbaines, selon 20min. La demande est d’autant plus forte dans des villes comme Genève, Zurich et Bâle, où l’espace est limité et les prix des loyers sont particulièrement élevés.
En revanche, la demande pour les grands appartements de cinq pièces et plus a diminué dans la plupart des agglomérations. Cette tendance est liée au changement des modes de vie, notamment avec la montée du télétravail et des nouvelles habitudes sociales qui poussent de plus en plus de personnes à rechercher des logements plus petits et moins chers. La pandémie de COVID-19 a aussi influencé cette dynamique, avec des familles cherchant davantage de confort tout en restant dans des espaces plus compacts.








