Les officiers de carrière de l’armée suisse perçoivent des salaires mensuels pouvant atteindre plus de 30 000 francs, une rémunération significative qui découle d’un système salarial particulier. Cette information vient alimenter un débat sur les finances de l’armée, dans un contexte où le Département de la Défense est déjà sous pression à la suite de plusieurs scandales internes.
Les récentes révélations sur ces salaires élevés se font entendre alors que l’Armée suisse traverse une période de turbulences, notamment à cause des dysfonctionnements chez l’entreprise d’armement Ruag et des départs en cascade au sein de l’administration, y compris celui de la cheffe Viola Amherd.
Une hiérarchie salariale structurée en six niveaux
Le système salarial des officiers de l’armée suisse repose sur une organisation en six niveaux fonctionnels distincts, chacun correspondant à un salaire maximal bien précis. Ces niveaux sont classés selon le grade de l’officier et la complexité des fonctions qu’il occupe.
Chaque niveau peut mener à un salaire annuel ou mensuel plus ou moins élevé, en fonction de l’expérience et des responsabilités. Ce système est aligné sur celui de l’administration fédérale, car les officiers de carrière sont sous contrat avec la Confédération.
Le premier niveau, destiné aux capitaines débutants, a un salaire mensuel maximal de 10 976 francs. Les officiers à ce niveau assument des tâches de conduite et d’instruction dans les écoles de recrues et de cadres.
Le deuxième niveau, qui concerne des officiers tels que les capitaines et les majors, voit le salaire maximal atteindre 13 496 francs par mois, avec des responsabilités plus étendues dans la formation et la planification des opérations militaires, explique Watson.
Une rémunération en fonction des grades et des responsabilités
Les officiers de l’armée suisse gravissent différents échelons en fonction de leur expérience et de leurs compétences, et leurs salaires varient considérablement selon leur niveau de fonction.
Par exemple, les majors et lieutenants-colonels, au niveau 3, peuvent toucher jusqu’à 14 136 francs par mois, avec des responsabilités accrues, notamment en tant que commandants de formations ou experts militaires dans des domaines spécifiques.
À un échelon supérieur, les officiers de niveau 4, tels que les colonels, perçoivent un salaire maximal de 15 513 francs mensuels, principalement en raison de leur rôle dirigeant dans des états-majors ou en tant que responsables de la formation des cadres.
Les officiers occupant les fonctions les plus stratégiques, comme les officiers généraux, bénéficient de salaires bien plus élevés. En effet, les brigadiers, divisionnaires et commandants de corps peuvent toucher des rémunérations mensuelles comprises entre 17 404 et 31 173 francs, en fonction de leurs responsabilités dans les états-majors centraux ou en commandement.
La structure salariale : un outil pour attirer et maintenir les talents
Les salaires élevés des officiers de l’armée suisse s’expliquent en grande partie par la nature des fonctions qu’ils occupent. Ces officiers ne se contentent pas de tâches opérationnelles quotidiennes, mais ils prennent en charge des missions complexes de gestion, de formation et de stratégie.
Les officiers généraux, en particulier, exercent des fonctions clés dans la planification et la direction des opérations militaires à grande échelle, ce qui justifie leurs niveaux de rémunération.
Le système salarial semble aussi conçu pour attirer et retenir des talents qualifiés. L’armée suisse, comme de nombreuses institutions, doit faire face à des défis pour garder ses meilleurs éléments, notamment en raison des exigences croissantes dans le domaine de la défense. Les salaires sont donc un outil essentiel pour garantir une main-d’œuvre qualifiée et expérimentée dans des secteurs stratégiques de l’armée.








