Fin de l’ancienne garde : ces nouvelles règles vont secouer l’industrie des taxis en Suisse

La réforme du Conseil fédéral pour les taxis en Suisse vise à simplifier les règles administratives, mais soulève des questions sur la sécurité et les conditions de travail des chauffeurs.

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Regles de taxis
Fin de l'ancienne garde : ces nouvelles règles vont secouer l’industrie des taxis en Suisse : Crédit : Canva | Econostrum.info - Suisse

Le secteur des taxis en Suisse est sur le point de connaître une transformation majeure avec la proposition du Conseil fédéral visant à simplifier les règles pour les chauffeurs. Cette réforme, qui fait actuellement l’objet d’une consultation publique, a pour objectif d’alléger les exigences administratives et d’adapter le secteur aux évolutions numériques. 

En supprimant certaines contraintes, telles que les examens théoriques et pratiques obligatoires, le Conseil fédéral souhaite rendre le transport de personnes plus flexible et plus accessible. Toutefois, cette initiative soulève également des questions sur la sécurité et les conditions de travail des chauffeurs.

Suppression de l’autorisation et des examens pour les chauffeurs de taxi

L’un des aspects majeurs de la réforme est la suppression de l’obligation d’obtenir une autorisation pour exercer la profession de chauffeur de taxi. Actuellement, les conducteurs doivent remplir plusieurs critères pour obtenir cette autorisation, qui inclut la réussite à des examens théoriques et pratiques. Ces examens sont perçus par certains comme une contrainte inutile, ce qui a conduit le Conseil fédéral à proposer leur suppression. En conséquence, les chauffeurs n’auront plus besoin de passer ces tests complémentaires pour pouvoir transporter des passagers professionnellement.

Cette réforme vise à simplifier l’accès à la profession et à encourager davantage de personnes à se lancer dans le métier de chauffeur de taxi. En outre, elle s’inscrit dans une volonté plus large de réduire la bureaucratie et d’adapter les réglementations aux exigences du monde moderne. Toutefois, les exigences médicales, bien que simplifiées, seront toujours en place. Les chauffeurs devront satisfaire aux mêmes critères médicaux que ceux requis pour un permis de conduire de la catégorie B, garantissant ainsi que seuls des conducteurs en bonne santé puissent exercer la profession.

Une autre nouveauté importante est la suppression de l’obligation d’équiper les véhicules d’un tachygraphe, un appareil de contrôle des durées de travail, de conduite et de repos des chauffeurs, révèle Watson. À la place, les chauffeurs pourront enregistrer leurs horaires et leurs périodes de repos à l’aide d’une application mobile. Cette mesure vise à simplifier les démarches administratives tout en permettant une gestion plus flexible des horaires des conducteurs, en particulier pour ceux travaillant de manière indépendante ou dans des conditions variables.

La transformation numérique et la gestion des durées de travail

L’un des objectifs principaux de la réforme est d’intégrer davantage les technologies numériques dans le secteur des taxis. L’application permettant de saisir la durée du travail et les périodes de repos des chauffeurs représente un tournant dans la gestion du temps de travail. Cette transition vers une gestion numérique des horaires pourrait rendre la profession plus flexible tout en simplifiant le respect des normes en matière de sécurité et de bien-être des chauffeurs. En remplaçant le tachygraphe par une application mobile, le Conseil fédéral espère réduire les coûts et faciliter l’administration des données relatives aux temps de travail.

Cependant, cette numérisation pose aussi des défis, notamment en termes de sécurité. Bien que les chauffeurs devront toujours respecter les réglementations sur la durée maximale de travail et les périodes de repos, l’absence de contrôle direct via un appareil dédié pourrait entraîner des dérives, telles que des périodes de conduite excessives. Les autorités devront donc mettre en place des mécanismes de surveillance alternatifs pour garantir que les chauffeurs respectent bien les règles de sécurité, afin d’éviter les risques d’accidents liés à la fatigue.

En parallèle, la réforme se veut un outil d’adaptation aux nouvelles réalités du marché du travail et de la mobilité. Avec l’émergence des applications de transport comme Uber, la simplification des règles pourrait permettre aux chauffeurs de s’adapter plus facilement aux nouvelles attentes des consommateurs tout en maintenant un cadre légal cohérent et adapté à l’ère numérique.

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