La période de Noël est synonyme de lumière et de chaleur, avec des maisons illuminées et des guirlandes scintillantes qui apportent une touche magique à l’hiver. Cependant, en Valais, cette tradition pourrait bientôt être modifiée. Le canton envisage de limiter les horaires des décorations lumineuses de Noël pour réduire la pollution lumineuse et la consommation d’énergie.
Si cette proposition est encore au stade de l’avant-projet, elle suscite déjà un vif débat, avec des opinions divergentes sur son bien-fondé et sa mise en œuvre. Cette décision pourrait bien marquer un tournant dans la manière dont les Valaisans célèbrent les fêtes de fin d’année.
Un couvre-feu pour les décorations lumineuses
La révision de la loi sur la protection de l’environnement, actuellement en consultation, propose une nouvelle réglementation visant à encadrer les illuminations de Noël. Selon le projet, les éclairages publics et privés devraient être éteints entre 1h et 6h du matin, et les décorations lumineuses ne seraient autorisées que du premier dimanche de l’Avent jusqu’au 6 janvier, mais uniquement jusqu’à 1h du matin, selon Rhône FM. Cette mesure vise à respecter le sommeil des habitants, tout en limitant l’impact environnemental de ces illuminations.
Pour Yves Degoumois, du Service valaisan de l’environnement, cette loi n’est pas une interdiction stricte, mais plutôt une recommandation, afin de préserver à la fois le bien-être de la population et l’intégrité du paysage nocturne. Selon lui, la réduction des horaires des décorations lumineuses permettrait de limiter la pollution lumineuse, qui perturbe non seulement le sommeil des individus, mais aussi les écosystèmes nocturnes. La consommation d’énergie, déjà élevée en période hivernale, serait également réduite grâce à cette initiative.
Cette proposition s’inscrit dans une démarche plus large visant à sensibiliser la population aux enjeux écologiques. Alors que la Suisse cherche à atteindre des objectifs climatiques ambitieux, chaque geste compte. Les autorités cantonales voient donc cette réforme comme un petit mais important pas vers un avenir plus durable. Toutefois, la mise en œuvre de cette loi ne fait pas l’unanimité.
Les critiques et les enjeux de mise en œuvre
Bien que le projet de loi soit encore au stade de l’avant-projet, il suscite déjà de nombreuses critiques. L’Association des communes valaisannes soulève des préoccupations concernant la mise en œuvre de la réglementation. En effet, elle estime qu’il sera difficile pour les communes de contrôler les éclairages privés dans les jardins et de vérifier leur respect des horaires. Les autorités locales pourraient se retrouver face à un défi logistique majeur pour surveiller ces installations décoratives, en particulier dans les zones résidentielles.
L’opposition politique est également vive. L’Union Démocratique du Centre (UDC) du Bas-Valais a réagi avec force, qualifiant cette proposition de « choquante » et redoutant une « explosion de la bureaucratie ». Le parti craint que la loi n’entraîne une multiplication des conflits de voisinage, notamment entre ceux qui respecteraient les horaires et ceux qui les enfreindraient. Le Centre du Haut-Valais, tout en restant plus laconique, exprime également des doutes quant à la faisabilité de la loi.
À l’inverse, le Parti Socialiste (PS) du Haut-Valais soutient la proposition et plaide même pour des règles encore plus strictes. Selon ce dernier, les décorations lumineuses devraient être éteintes dès 22h, une mesure qu’il considère comme indispensable pour répondre aux enjeux écologiques actuels. Selon les partisans de la loi, il s’agit là d’un compromis raisonnable entre la préservation des traditions et la nécessité de protéger l’environnement.
Le débat sur les décorations lumineuses de Noël n’est pas une première en Suisse. En 2013, le Tribunal fédéral avait déjà abordé la question en Argovie, où une décision similaire avait été prise, imposant l’extinction des décorations à partir de 22h, avec des exceptions jusqu’à 1h du matin. Cette jurisprudence a été reprise par d’autres cantons, comme Schwytz, qui appliquent des règles similaires, bien que l’application des restrictions soit souvent laissée à l’appréciation des autorités locales.








