À l’approche des fêtes, le rêve d’un Noël blanc semble toujours aussi présent dans l’imaginaire collectif. Pour de nombreux Suisses, les paysages enneigés, l’ambiance chaleureuse des maisons et les activités hivernales font partie intégrante de la magie de Noël. Toutefois, ce tableau de rêve se heurte souvent à la réalité des prévisions météorologiques, qui rendent un Noël blanc en plaine incertain, voire improbable.
Les experts météorologues se penchent donc sur les chances de voir un manteau neigeux recouvrir les régions basses de la Suisse à Noël. Mais entre réchauffement climatique et configurations météorologiques changeantes, la neige au sol devient une denrée rare pour cette période de l’année.
La neige en plaine : une rareté en décembre
Un Noël blanc, selon la définition des experts, c’est un minimum de 1 cm de neige mesuré officiellement par MétéoSuisse, soit le 24, le 25 ou le 26 décembre à 7h du matin. Cependant, en plaine, les chances d’obtenir ce Noël tant rêvé diminuent chaque année. Les chiffres de MeteoNews le confirment : depuis 2010, seules deux années, 2010 et 2024, ont véritablement offert un Noël plus enneigé en basse altitude. Si la neige peut recouvrir les montagnes de la Suisse, elle reste souvent cantonnée aux hauteurs. Le climat suisse est désormais marqué par des hivers plus doux, particulièrement en basse altitude, ce qui fait de la neige un phénomène plus rare en décembre.
Les conditions météorologiques qui entourent cette période sont déterminantes pour le maintien de la neige au sol. Un anticyclone stable, typique des hivers européens, forme une barrière qui empêche l’air froid de descendre suffisamment pour permettre la chute de neige en plaine. De plus, l’arrivée d’air doux en provenance du sud-ouest de l’Europe joue un rôle non négligeable en maintenant des températures souvent trop élevées pour la neige. En conséquence, un Noël blanc en plaine devient de plus en plus difficile à prévoir, sauf en cas de phénomène exceptionnel.
Roger Perret, météorologue chez MeteoNews, précise que la neige est plus susceptible de se maintenir à partir de 1 000 mètres d’altitude, mais les grandes villes suisses comme Zurich ou Genève restent généralement trop basses pour espérer un manteau neigeux. L’année 2024 a cependant vu un retournement de situation surprenant, avec des chutes de neige de dernière minute, prouvant qu’il reste toujours une petite chance pour un Noël blanc, même en plaine.
Les prévisions à long terme : entre incertitude et espoir
Les prévisions météorologiques à long terme, qui se basent sur des modèles complexes comme l’ECMWF (modèle européen de prévision), permettent d’avoir un aperçu de ce que pourrait être la situation en Suisse jusqu’à la veille de Noël. Ces modèles prennent en compte jusqu’à 50 scénarios différents, qui varient en fonction de données climatiques initiales. Cependant, malgré la sophistication de ces modèles, l’incertitude reste grande concernant la possibilité d’un Noël blanc en 2025.
Les prévisions actuelles montrent que les températures à 1 500 mètres d’altitude resteront au-dessus de la barre des -5°C jusqu’au 20 décembre, un seuil crucial pour espérer des chutes de neige en plaine. La règle générale est que, lorsque les températures sont inférieures à -5°C à cette altitude, la neige peut descendre jusqu’en plaine. Jusqu’à la veille de Noël, certains scénarios envisagent un refroidissement qui pourrait permettre des chutes de neige. Toutefois, il est encore trop tôt pour confirmer si ces conditions seront suffisantes pour recouvrir les régions basses d’un manteau blanc.
Malgré ces perspectives peu favorables, l’espoir n’est pas totalement éteint. En effet, Roger Perret rappelle que l’année précédente, bien que les conditions semblaient peu prometteuses, des chutes de neige sont survenues à la dernière minute, offrant ainsi une surprise aux habitants des régions plus basses. Cela démontre qu’il reste toujours une possibilité, bien que mince, pour que la neige fasse son apparition juste avant Noël.
