Avec l’entrée en vigueur de la nouvelle Loi fédérale sur les produits du tabac et les cigarettes électroniques (LPTab), le pays impose désormais des restrictions plus strictes pour limiter l’accès des jeunes aux produits liés au tabac. Cependant, malgré ces efforts, des associations dénoncent l’influence persistante des multinationales du secteur sur les politiques suisses.
D’après l’association OxySuisse, la Suisse reste l’un des pays les plus en retard en Europe en matière de lutte contre le tabagisme. Alors que le tabac provoque environ 9500 décès annuels dans le pays, la législation mise en place ne semble pas encore suffisante pour répondre aux enjeux de santé publique.
Nouvelles restrictions pour encadrer l’usage du tabac
La nouvelle LPTab applique désormais les mêmes règles aux produits du tabac classiques et aux cigarettes électroniques, qu’elles contiennent de la nicotine ou non. Les produits à chauffer ainsi que d’autres produits similaires, définis par l’Ordonnance sur les produits du tabac (OPTab), sont également soumis à ces restrictions. Désormais, la vente de ces produits est interdite aux moins de 18 ans dans tout le pays.
Par ailleurs, la publicité pour les produits du tabac fait l’objet d’une interdiction dans de nombreux lieux publics, comme les transports, les cinémas, ou encore les abords des terrains de sport. Toutefois, elle reste autorisée dans les points de vente et dans des lieux privés, tant qu’elle n’est pas visible depuis l’espace public. La promotion de produits gratuits et les concours avec cadeaux sont également bannis, tout comme le parrainage d’événements destinés aux mineurs ou de nature internationale.
OxySuisse insatisfaite des avancées de la Suisse
Malgré ces avancées, l’association OxySuisse, spécialisée dans la lutte contre le tabagisme, critique la lenteur des réformes en Suisse. Selon son dernier rapport, publié en collaboration avec l’organisation américaine Action contre le tabagisme et pour la santé, la Suisse se classe avant-dernière en Europe, à la 36e place sur 37 pays, en matière de lutte contre le tabagisme.
Pour OxySuisse, ce retard s’explique par l’influence des grandes multinationales du tabac, dont deux sont implantées en Suisse. Cette situation freinerait la mise en place de politiques de prévention efficaces. Michela Canevascini, directrice de l’association, dénonce cette proximité entre les autorités suisses et l’industrie du tabac, affirmant que les intérêts commerciaux priment souvent sur le droit à la santé de la population.
OxySuisse dénonce une violation des droits humains
Dans son rapport, OxySuisse va plus loin en affirmant que l’industrie du tabac viole les droits humains fondamentaux. Produire et commercialiser des produits causant dépendance et décès est, selon eux, incompatible avec le respect du droit à la santé, à la vie et à un environnement sain. Chaque année, le tabagisme est responsable de 9500 décès en Suisse et 8 millions dans le monde.
Face à ces constats, l’association exhorte la Suisse à respecter ses engagements internationaux en matière de santé publique, en adoptant des réglementations plus sévères pour protéger sa population.
Et l’alcool on en parle…….