Avec les conséquences catastrophiques du réchauffement climatique, les vagues de chaleur deviennent de plus en plus intenses chaque année. La Suisse n’échappe pas à la règle, ce qui inquiète au plus haut point les experts du climat.
Mais ce n’est pas la seule problématique abordée par ces spécialistes, qui craignent le pire pour les années à venir. Selon eux, la Confédération manque cruellement de moyens pour protéger la population des températures élevées. Malgré le nombre croissant de décès dus à la chaleur, de nombreux cantons ne disposent pas de stratégie de lutte contre la canicule. Cette situation pousse les climatologues à réclamer un système national.
Les climatologues exigent un plan national anti-canicule
Il est désormais bien établi que les vagues de chaleur vont se multiplier et devenir d’autant plus intenses à cause du changement climatique. Les conséquences désastreuses de ces phénomènes sur la santé et le taux de mortalité ne doivent pas être négligées, peu importe la région ou le pays. De ce fait, il est juste d’affirmer que la Suisse pourrait être tout autant touchée, comme en témoignent les vagues de chaleur de plus en plus difficiles à supporter.
C’est dans ce contexte que les experts en climat ont récemment recommandé la mise en place d’un plan national contre la canicule. « À l’avenir, les vagues de chaleur doivent être anticipées comme les catastrophes naturelles meurtrières, à l’instar des inondations », a déclaré récemment Samuel Lüthi, climatologue, dans la NZZ.
« Si nous n’agissons pas maintenant, la mortalité continuera d’augmenter », a assuré Ana Vicedo-Cabrera, épidémiologiste environnementale. Selon elle, durant l’été 2022, qui a été perçu comme le plus chaud avec celui de 2023, 623 personnes sont mortes en Suisse à cause de la canicule, soit autant que sur la route. Malgré ces chiffres, de nombreux cantons ne semblent pas vouloir adopter les mesures nécessaires relatives à la santé publique pour protéger les citoyens.
L’avis des partis toujours aussi partagé
La mise en place d’un plan anti-canicule divise les élus. Les Verts ont déjà réclamé ce genre d’initiative fin septembre dernier en déposant des textes pour que la Suisse se dote d’une « loi canicule ». « Nous disons depuis longtemps qu’on n’en fait pas assez en matière de protection contre la chaleur, et surtout qu’il n’y a pas de coordination », s’agace la conseillère nationale Verte Aline Trede.
En revanche, le conseiller national UDC Christian Imark ne semble pas du tout être d’accord. « Les mesures structurelles contre la chaleur existent depuis aussi longtemps que l’homme existe. La réglementation n’y changerait rien », a-t-il déclaré. De plus, « des mesures fédérales ne sont pas nécessaires », a-t-il continué. Il faut plutôt miser sur des mesures à petite échelle, comme la climatisation, l’ombrage ou l’irrigation, selon lui. « Et les personnes âgées savent se protéger. À tous égards, j’en appelle à la responsabilité personnelle », a-t-il conclu.