Le Tessin a imposé une interdiction totale de faire du feu en plein air depuis le 31 mars, tandis que les Grisons appliquent des restrictions similaires dans plusieurs régions. Une situation qui illustre une tension hydrique grandissante.
La Suisse avait connu un répit hydrologique en 2024, malgré des épisodes de chaleur estivale, grâce à des précipitations largement excédentaires sur l’année. En 2025, le contexte a basculé. Le printemps débute avec des signes clairs de sécheresse : les lacs du nord et de l’est du pays sont à des niveaux exceptionnellement bas, les réserves de neige sont largement déficitaires, et les pluies se font rares dans plusieurs régions.
Face à ces signaux, les autorités commencent à prendre des mesures. La situation est suivie de près par les services de météorologie et par l’Office fédéral de l’environnement (Ofev), qui constate une tendance générale à la baisse des ressources en eau, rapporte Watson.
Des niveaux de lacs historiquement bas dans certaines régions
À la fin du mois de mars, un écart marquant apparaît entre le sud et l’est du pays. Alors que les lacs situés au sud de la Suisse présentent encore des niveaux relativement élevés, ceux du nord et de l’est, comme le lac inférieur (Untersee), atteignent des minima historiques. Le lac Léman, par exemple, s’élevait à 371,7 mètres au-dessus du niveau de la mer le 7 avril 2025.
Les données hydrologiques indiquent également une baisse du débit des rivières. Même si celles-ci réagissent rapidement aux précipitations ponctuelles, leur niveau reste bas en moyenne depuis le début de l’année. Cette baisse de débit favorise un réchauffement plus rapide des cours d’eau, bien que, pour l’instant, les températures relevées restent dans les limites de saison.
Selon les informations relayées par le média helvétique, les masses d’eau régulées artificiellement, comme les lacs et certains tronçons de rivières, ne suffisent pas à refléter l’ampleur de la sécheresse. Le déficit de précipitations apparaît comme l’indicateur le plus fiable. Il permet d’évaluer le niveau d’écart des pluies observées par rapport à la norme sur les 365 derniers jours. Certaines régions, comme Bâle, enregistrent actuellement des déficits pluviométriques notables.
Des réserves de neige inférieures à la moyenne
Le faible enneigement hivernal compromet la reconstitution naturelle des réserves hydriques. En montagne, les quantités de neige accumulées cette saison sont bien en dessous de la moyenne pluriannuelle. Le 7 avril 2025, les données disponibles montrent que le stock de neige était équivalent à celui relevé à la fin de l’année précédente.
La fonte des neiges joue pourtant un rôle essentiel pour recharger les lacs, rivières et nappes phréatiques au printemps. Son absence relative contribue directement au déficit actuel observé dans les zones de plaine comme en altitude. Là encore, la source souligne que cette faiblesse de l’enneigement pourrait avoir des conséquences sur la disponibilité en eau dans les prochaines semaines.
Premières restrictions et état des nappes phréatiques
Le risque d’incendie est déjà considéré comme élevé dans plusieurs zones du sud de la Suisse. Le canton du Tessin a réagi en interdisant strictement tout feu en plein air dès le 31 mars. Cette interdiction s’applique à l’ensemble du canton. Des restrictions similaires ont été décidées dans certaines parties des Grisons, et, de façon conditionnelle, dans d’autres régions.
Les nappes phréatiques, quant à elles, présentent encore des niveaux globalement normaux selon l’Office fédéral de l’environnement. Toutefois, une tendance à la baisse est notée. Les débits des sources suivent une évolution similaire. L’Ofev précise que les niveaux restent « dans la norme dans la plupart des régions de Suisse », mais la dynamique amorcée appelle à une vigilance soutenue dans les semaines à venir.
