Meta multiplie ses efforts pour consolider son implantation en Suisse, un pays devenu un hub stratégique pour l’innovation technologique. Cette décision s’inscrit dans une dynamique où Zurich attire déjà de grands noms de la tech, tels que Google, Nvidia ou encore OpenAI.
Ce projet intervient dans un contexte où Meta se retrouve sous les feux de la critique, notamment pour des décisions récentes telles que la suppression de la vérification des faits sur Facebook. L’investissement à Zurich, en revanche, reflète une ambition de long terme centrée sur la recherche et le développement dans des secteurs innovants.
Des infrastructures modernisées au service de l’innovation
Meta prévoit d’aménager de nouveaux bureaux près du centre commercial Sihlcity, non loin de son site actuel de la Giesshübelstrasse. Ces locaux, conçus pour accueillir environ 180 employés, bénéficieront d’équipements spécifiques, comme un système de refroidissement dédié aux serveurs et des dispositifs d’accès modernisés. Les travaux d’aménagement, dont le coût est estimé à 3,7 millions de francs suisses, devraient être finalisés d’ici juillet.
Malgré cet investissement, Meta reste discrète sur le détail de ses projets à Zurich. L’entreprise n’a pas précisé si ces bureaux accueilleront de nouvelles recrues ou si leur capacité servira principalement à des postes existants. En 2022, Meta comptait entre 200 et 300 employés dans la région, et les récentes vagues de licenciements massifs à l’échelle mondiale n’ont touché le site suisse que de manière marginale. Aujourd’hui, près de 20 offres d’emploi sont publiées pour ce site, signalant une volonté de renforcer les équipes dans le domaine de l’intelligence artificielle.
Zurich : un carrefour stratégique pour la technologie
L’implantation de Meta à Zurich s’inscrit dans une tendance plus large, où la ville devient un centre incontournable pour les grandes entreprises technologiques. Google, présent depuis plus de 20 ans, y emploie environ 5000 personnes. Nvidia, autre acteur majeur, a établi sa présence en 2008 après le rachat d’une start-up issue de l’ETH Zurich, et compte aujourd’hui plus de 200 collaborateurs sur place. Des entreprises comme Disney, Apple, OpenAI et Anthropic y ont également installé des équipes dédiées à la recherche.
Toutefois, cet afflux de géants technologiques suscite des controverses. Bien que leurs employés contribuent aux recettes fiscales par leurs revenus élevés, les entreprises elles-mêmes paient proportionnellement peu d’impôts. Une analyse locale révèle que les entreprises de la tech versent cinq fois moins d’impôts que les banques à Zurich, malgré des profits importants par employé. Cette situation soulève des questions sur l’équité fiscale et l’impact de ces implantations à long terme.