Après avoir connu une courte période de croissance, le marché du travail en Suisse rechute de nouveau. C’est en tout cas ce qu’affirment les experts qui ont revu leurs estimations à la baisse. Ces dernières suggèrent que le chômage devrait continuer à augmenter.
Le marché de l’emploi en 2024 connaît un recul dans plusieurs secteurs par rapport à l’année passée, conduisant à une hausse du taux de chômage. Une situation inquiétante qui ne semble pas s’améliorer de sitôt selon les récentes estimations des économistes.
Un taux de chômage de 2,6 % prévu pour l’année prochaine
En raison de la faible évolution conjoncturelle, le chômage n’a reculé en 2023 que jusqu’au printemps, avait indiqué le Secrétariat d’État à l’économie (SECO) au début de l’année. Le taux de chômage s’est alors établi à 2 % pour 2023, soit une baisse de 0,2 point de pourcentage par rapport à 2022 (2,2 %). Cette amélioration n’a malheureusement pas duré. En effet, selon le récent rapport du KOF, le taux de chômage pour 2024 devrait s’établir à 2,4 %, et il pourrait atteindre 2,6 % en 2025. Ces prévisions correspondent à celles émises par le SECO.
Cette situation préoccupante s’explique par un recul important de l’emploi à l’échelle nationale. Selon l’Adecco Group Swiss Job Market Index, le nombre de postes vacants a diminué de 11 % au deuxième trimestre de l’année 2023 par rapport à la même période l’année précédente. De plus, pour le deuxième trimestre 2024, l’offre d’emploi a reculé de 8 % par rapport au premier trimestre 2024.
Selon Marcel Keller, président du groupe Adecco Suisse : « La situation sur le marché du travail continue de se dégrader. Le nombre d’offres d’emploi diminue et le chômage a augmenté de plus de 17 000 personnes par rapport à l’an passé. De même, les entreprises sont moins nombreuses à rencontrer des difficultés de recrutement. La recherche d’emploi devient donc à nouveau plus difficile pour les demandeurs. »
Les métiers concernés par le recul
Le recul des postes vacants touche principalement trois groupes professionnels. Le rapport révèle que les métiers de bureau (comme les secrétaires, guichetiers, chargés de traitement) ont enregistré la baisse la plus importante, avec un recul de 20 %. Ensuite, les métiers nécessitant un diplôme des hautes écoles dans le domaine de la santé (spécialistes des soins infirmiers, physiothérapeutes, médecins) ont subi une diminution de 19 %.
Les professions informatiques nécessitant un diplôme des hautes écoles (administrateurs de systèmes, programmeurs d’applications, développeurs de bases de données) ont également connu une baisse de 19 %. Seuls les métiers du bâtiment et du second œuvre (peintres, installateurs sanitaires, électriciens) ont été épargnés par la baisse. En fait, Adecco a même constaté une évolution positive, avec une augmentation de 10 % dans ces secteurs.