Les loyers suisses ont enregistré une nouvelle hausse en janvier, poursuivant une tendance exponentielle depuis plusieurs mois. Malgré des variations régionales, la pression sur le marché immobilier reste forte.
Cette augmentation soulève des questions sur l’accessibilité du logement dans un contexte économique incertain. Les perspectives pour les mois à venir laissent entrevoir peu d’améliorations pour les locataires.
Une hausse généralisée, mais avec des disparités régionales
En janvier 2025, les loyers en Suisse ont connu une augmentation moyenne de 0,2 %, selon une étude publiée par le portail immobilier Homegate en collaboration avec la Banque cantonale de Zurich et rapporté ce matin par le quotidien Watson.ch. Cette hausse s’inscrit dans une tendance continue, marquée par la pénurie de logements dans plusieurs régions.
Les villes les plus touchées sont Zurich et Genève, où la demande dépasse largement l’offre. À Zurich, les loyers ont progressé de 0,4 %, tandis qu’à Genève, la hausse atteint 0,3 %. En revanche, certaines régions rurales ont enregistré une stagnation des prix, voire une légère baisse. Cette disparité s’explique par la concentration des emplois et des infrastructures dans les grandes agglomérations, où la pression immobilière est plus forte.
Dans des villes comme Bâle et Lausanne, les augmentations sont également notables, bien que légèrement inférieures à celles de Zurich et de Genève. La dynamique du marché varie selon plusieurs critères, notamment la construction de nouveaux logements, les décisions politiques locales et l’évolution démographique. À l’inverse, certains cantons plus éloignés des grands pôles économiques, comme le Jura ou le Tessin, enregistrent des hausses modérées, voire une stabilisation des loyers. Ces écarts régionaux traduisent une réalité économique contrastée, où les grandes villes restent sous forte tension alors que certaines zones périphériques conservent une certaine attractivité pour les ménages cherchant des logements plus abordables.
Des causes multiples et des conséquences sur les locataires
L’augmentation des loyers est alimentée par plusieurs facteurs. D’une part, la hausse du taux hypothécaire de référence, utilisée pour ajuster les loyers en fonction des coûts de financement des propriétaires, a un effet direct sur les baux en cours. D’autre part, la rareté des nouvelles constructions dans les centres urbains contribue à maintenir une offre insuffisante face à une demande croissante.
Les conséquences pour les locataires sont notables. De plus en plus de ménages doivent consacrer une part importante de leur budget au logement, ce qui limite leur pouvoir d’achat pour d’autres dépenses. Par ailleurs, cette pression sur les prix pousse certains habitants à s’éloigner des centres urbains pour trouver des loyers plus abordables, accentuant ainsi la demande en périphérie.
Cette situation renforce également les inégalités entre les locataires ayant signé un bail récemment et ceux bénéficiant d’anciens contrats à des prix plus avantageux. Les nouveaux arrivants sur le marché se retrouvent confrontés à des offres de plus en plus chères, notamment leurs options de logement. Les familles, les étudiants et les personnes à revenus modestes sont particulièrement touchés, car ils ont moins de flexibilité pour absorber ces hausses de loyer. De plus, certains experts alertent sur le risque d’un renforcement de la spéculation immobilière, qui pourrait encore accentuer la tension sur les prix dans les prochaines années.
