Face à des loyers prohibitifs, de nombreux Suisses quittent les centres urbains, remplacés par des migrants hautement qualifiés attirés par le dynamisme économique des métropoles.
Cette tendance, observable depuis 2019, s’accentue dans des villes comme Genève, Bâle ou Lugano, où le coût de la vie pousse les habitants vers les périphéries. Toutefois, des exceptions subsistent, comme Zurich et Lausanne, où la population suisse continue de croître.
Une hausse des loyers qui chasse les Suisses des centres-villes
Depuis 2019, de nombreuses grandes villes suisses, telles que Genève et Bâle, voient leur population suisse reculer. La raison principale de ce départ sont les loyers en centre-ville qui sont devenus inaccessibles pour de nombreuses familles suisses. Les habitants se tournent donc vers les périphéries urbaines, où les prix sont plus abordables et où il est plus facile de trouver un logement suffisamment spacieux pour accueillir une famille.
Mathias Lerch, directeur du laboratoire de démographie urbaine de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), souligne dans une analyse publiée par Waston que ce phénomène est principalement lié à la « recherche d’un logement abordable ». Il ajoute également que certains Suisses cherchent à quitter les centres urbains pour bénéficier d’un cadre de vie plus naturel, tout en restant proches des grandes agglomérations.
Les migrants internationaux qualifiés occupent le vide laissé par les Suisses
Ce phénomène est contrebalancé par une forte augmentation de la population étrangère, notamment des migrants hautement qualifiés. Attirés par les opportunités professionnelles dans les domaines du savoir, ces nouveaux arrivants s’installent principalement dans les grandes villes, où ils peuvent profiter d’une offre culturelle et de services variée.
Contrairement aux Suisses, ces migrants n’ont souvent pas les mêmes contraintes familiales et peuvent se permettre de vivre en centre-ville, malgré les prix élevés. « La ville est leur porte d’entrée dans le pays », explique Mathias Lerch, qui observe que ces nouveaux arrivants compensent largement le départ des résidents suisses.
Un exode vers la périphérie plutôt que vers les campagnes
Bien que de nombreux Suisses quittent les centres-villes, il serait inexact de parler d’un exode rural. En réalité, ceux-ci ne quittent pas les villes pour des régions éloignées ou des montagnes, mais plutôt pour les communes en périphérie des agglomérations. Ces mouvements résidentiels restent donc en grande partie confinés aux abords des grandes métropoles, dans des zones rurales intégrées au tissu urbain.