Votre loyer pourrait baisser deux fois en 2025 : la BNS s’apprête à trancher

L'anticipation d'une baisse du taux directeur de la BNS à 0 % dès 2025 prend forme. En réponse à une inflation faible et une demande économique en baisse, l'institution suisse pourrait pousser encore plus bas son taux, aujourd'hui à 1 %, pour stimuler la croissance. La BNS, sous la direction de Martin Schlegel, devrait agir rapidement, peut-être dès mars, pour maintenir une inflation modérée et éviter une déflation. Cette stratégie entraînerait une réduction immédiate des taux hypothécaires, offrant un répit aux emprunteurs.

Le scénario de cette réduction continue semble presque inévitable, selon de nombreux économistes. L'inflation reste faible, sous les 1 %, et la croissance économique de la Suisse peine à reprendre son rythme d'avant-pandémie. Pour contrer cette stagnation, la BNS pourrait non seulement réduire son taux directeur à 0 %, mais également le maintenir à ce niveau sur plusieurs années pour stimuler l’économie tout en évitant de nouvelles hausses de prix.

Les loyers suisses pourraient baisser à deux reprises en 2025

La baisse des taux d'intérêts a des conséquences directes sur le marché locatif. En effet, une baisse du taux directeur pourrait entraîner une diminution des loyers en Suisse. Selon l'économiste de la Banque Raiffeisen, Alexander Koch, les loyers pourraient diminuer deux fois l'année prochaine, ce qui soulagerait de nombreux locataires. La première baisse est attendue en mars 2025, avec une seconde possible plus tard dans l'année. Cette évolution résulte de la baisse continue des taux d'intérêts, qui affecte le taux de référence des loyers.

La relation entre les taux d'intérêts et les loyers est bien établie, car plus les taux sont bas, moins les loyers sont élevés. Cela pourrait permettre de rendre le marché immobilier plus accessible pour une part de la population suisse qui a vu ses capacités d'achat et de location se réduire dans les dernières années. Cette dynamique pourrait soulager des locataires qui, jusqu’ici, ont vu leurs loyers grimper, notamment dans les grandes villes comme Zurich et Genève.

Le marché immobilier et les hypothèques : un changement d'équilibre

La baisse des taux n'impacte pas seulement les locataires, mais également le marché immobilier suisse. Si les taux d'intérêts hypothécaires poursuivent leur chute, l'achat de biens immobiliers pourrait devenir encore plus attractif, stimulant ainsi une reprise de l'activité immobilière. Les prix des maisons et appartements en copropriété risquent de grimper, tandis que l'intérêt pour l'immobilier en Suisse se renforce par rapport à d'autres marchés internationaux. Cette dynamique pourrait pousser les investisseurs à se repositionner avant que les taux ne se stabilisent.

En 2023, les taux hypothécaires ont atteint des niveaux élevés, dépassant les 3 %, en réponse aux décisions de la BNS pour lutter contre l'inflation. Mais en 2025, ces taux devraient se stabiliser, ce qui pourrait relancer les prêts à taux fixe. De nombreuses banques suisses ont déjà ajusté leurs offres, et les emprunteurs pourraient bénéficier de conditions plus favorables pour accéder à la propriété. Les petites maisons et les appartements en copropriété, en particulier, devraient voir leurs prix augmenter, notamment dans les régions périphériques où la demande reste forte.

Des taux négatifs pour contrer la récession

En cas de ralentissement économique persistant, la BNS pourrait être contrainte d'adopter des taux négatifs. Bien que cela soit perçu comme une solution extrême, les économistes de la banque J. Safra Sarasin prévoient que la BNS pourrait se retrouver dans une telle situation si l'économie ne se redresse pas. Une politique de taux négatifs, bien qu'inquiétante pour les entreprises, pourrait aider à soutenir une consommation en berne et à prévenir une crise économique plus grave.

La possibilité de taux négatifs reste une option que la BNS pourrait envisager si la situation économique se détériore davantage. Cela entraînerait un coût pour les banques qui déposent leur argent à la BNS, les incitant à prêter davantage aux consommateurs et aux entreprises. Cependant, une telle décision pourrait entraîner des effets secondaires, notamment une réduction des marges bancaires et des tensions sur le secteur financier. Mais si la Suisse venait à entrer en récession, cette mesure pourrait être jugée nécessaire pour relancer l'activité économique.