Conçu pour quatre millions de visiteurs par an, le Louvre a accueilli neuf millions de visiteurs en 2024, et les projections tablent sur 12 millions dans les années à venir. L’engouement pour des œuvres emblématiques, notamment la « Mona Lisa », attire à elle seule 20 000 visiteurs par jour, mettant le musée sous pression. Face à cette situation, un réaménagement majeur est envisagé pour améliorer l’expérience des visiteurs et fluidifier l’accès aux collections.
À partir de janvier 2026, le tarif d’entrée au Louvre sera revu à la hausse pour les touristes suisses et les non-résidents de l’UE, passant de 22 à 30 euros. En revanche, les tarifs resteront inchangés pour les visiteurs européens. Cette décision a été confirmée par Emmanuel Macron, qui a appuyé la proposition de la ministre de la Culture, Rachida Dati. Le mode d’application de cette nouvelle grille tarifaire reste toutefois flou : faudra-t-il présenter un passeport à l’entrée ? L’adresse de résidence devra-t-elle être renseignée lors de l’achat des billets ? Les Français vivant en Suisse seront-ils soumis à ce tarif majoré ? Interrogé sur ces points par Blick, le musée du Louvre a renvoyé la question au ministère de la Culture, qui n’a pas encore fourni de précisions.
Une rénovation d’ampleur pour un musée sous pression
Pour faire face à l’affluence croissante, le Louvre prévoit plusieurs travaux d’aménagement. L’entrée actuelle, située près de la pyramide de verre, sera remplacée par une nouvelle zone d’accueil pour fluidifier les flux de visiteurs.
Un autre projet clé est la création d’un bâtiment séparé pour abriter la Joconde, qui pourrait être assorti d’un tarif spécifique pour y accéder. Le coût total de la rénovation et de l’extension du musée est estimé à 800 millions d’euros d’ici 2031, une somme à laquelle l’État français ne contribuera que faiblement.
Vers une extension du modèle à d’autres sites touristiques ?
L’augmentation du prix d’entrée pour les non-Européens, qui représentent 68 % des visiteurs du Louvre, devrait générer 20 millions d’euros par an et aider à financer les travaux. Le musée ne prévoit pas de baisse de fréquentation malgré cette hausse de prix.
Lors de son annonce, Emmanuel Macron a également évoqué la possibilité d’appliquer cette tarification différenciée à d’autres sites emblématiques en France. Si aucune liste officielle n’a été publiée, certains médias avancent que des monuments comme l’Arc de Triomphe, la Sainte-Chapelle ou encore le Mont-Saint-Michel pourraient être concernés. Cette mesure, inédite en France, marque un changement dans la gestion des sites culturels et leur financement, en instaurant une distinction tarifaire selon le pays de résidence des visiteurs.