Alors que la crise du logement s’aggrave à travers le monde, la Suisse semble relativement épargnée. Une enquête menée par la société de conseil Gallup révèle que dans de nombreux pays industrialisés, les citoyens sont de plus en plus préoccupés par le coût du logement.
En effet, Sur les 38 pays sondés, près de la moitié de la population se dit insatisfaite de la disponibilité de logements abordables et de qualité. Si la situation est préoccupante dans plusieurs nations, la Suisse semble, pour l’instant, relativement épargnée.
La Suisse : une insatisfaction contenue malgré la hausse des loyers
Selon l’enquête, 36 % des Suisses sont insatisfaits de l’offre de logements abordables. Bien que ce chiffre paraisse élevé, il est nettement inférieur à la moyenne internationale de 50 %. En 2022, 41 % des Suisses exprimaient déjà leur mécontentement, mais cette proportion a légèrement diminué au cours de l’année. En comparaison, la situation dans d’autres pays industrialisés est bien plus alarmante.
Certains des voisins européens de la Suisse affichent des taux d’insatisfaction plus élevés. En effet, en France, 43 % des habitants se disent insatisfaits, tandis qu’en Allemagne et en Italie, les taux atteignent respectivement 40 % et 44 %. L’Autriche, avec 34 %, est l’une des rares exceptions, affichant une insatisfaction encore plus faible que celle de la Suisse.
La crise de logement qui s’aggrave dans certains pays
La crise du logement est particulièrement aiguë en Turquie, où 75 % des personnes interrogées estiment que le coût du logement est trop élevé. L’Australie, la Slovénie, le Portugal, la Grèce et le Canada suivent de près, avec environ 70 % de la population insatisfaite. Ces pays subissent une forte augmentation des loyers et des prix immobiliers.
En Europe, les Pays-Bas représentent un exemple frappant d’aggravation de la crise du logement. Jusqu’à la fin des années 2010, seuls 30 % des Néerlandais se disaient insatisfaits de l’offre de logements. Ce chiffre a grimpé à 63 % en 2023, suite à une augmentation des loyers de 20 % et des prix immobiliers de 40 %, voire 50 % au plus fort de la crise. Le journal britannique The Guardian a d’ailleurs qualifié la situation aux Pays-Bas de « prochaine étape d’escalade dans la crise européenne du logement ».
Au Canada et au Portugal, les tendances sont similaires. Les loyers canadiens ont augmenté de 30 %, tandis que les prix des logements ont bondi de plus de 40 %. Au Portugal, les loyers ont suivi une hausse de 30 %, et les prix des propriétés ont grimpé de 70 %, un chiffre impressionnant qui témoigne de l’ampleur du problème.
Cette insatisfaction est également largement ressentie aux États-Unis, où 58 % des personnes interrogées se disent préoccupées par les coûts du logement. Une situation qui a conduit Kamala Harris, lors de sa campagne électorale, à promettre de sauver le « rêve américain de la maison individuelle ».
Le Japon, une exception à la situation
À l’opposé de cette tendance mondiale, le Japon se distingue par une situation relativement stable. Seuls 19 % des Japonais considèrent que le coût du logement est un problème. Ce faible taux d’insatisfaction place le pays en marge de la crise du logement qui frappe les autres pays industrialisés.