2026 ne s’annonce pas sous de bons augures pour les locataires : les jeunes devront rester chez leurs parents plus longtemps

En 2026, les loyers continueront d’augmenter et la pénurie de logements persistera, affectant particulièrement les jeunes et les seniors en Suisse.

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2026 ne s’annonce pas sous de bons augures pour les locataires : les jeunes devront rester chez leurs parents plus longtemps : Crédit : Canva | Econostrum.info - Suisse

Le marché locatif suisse s’apprête à connaître une année 2026 particulièrement difficile pour les locataires. La crise du logement persiste avec une rareté accrue des logements abordables et une augmentation continue des loyers. La demande dépasse largement l’offre, ce qui exacerbe la situation. 

Les jeunes, qui rêvent de quitter le domicile familial, et les seniors, confrontés à des loyers de plus en plus élevés, se trouvent particulièrement pénalisés par cette crise. Cette situation affecte profondément la stabilité des ménages et met en lumière des déséquilibres sociaux croissants.

Loyers en hausse continue et difficultés pour les locataires

D’ici 2026, les locataires suisses devront faire face à des loyers qui augmenteront en moyenne de 2 à 3 %. Intérrogés par le média Blick, UBS, Raiffeisen et ZKB prévoient tous une hausse des loyers sur l’ensemble du territoire, rendant l’accès au logement encore plus difficile. Par exemple, un appartement de 2,5 pièces à 1 800 francs verra son loyer augmenter de 36 à 50 francs par mois, et pour un logement à 2 500 francs, l’augmentation pourrait atteindre de 50 à 75 francs mensuels. Ces hausses touchent particulièrement les nouveaux locataires qui cherchent un logement ou qui déménagent. Les personnes qui vivent dans leur logement depuis longtemps bénéficieront cependant de certains avantages, notamment une légère baisse de leur loyer, car le taux d’intérêt de référence a été abaissé deux fois en 2025.

Cependant, cette réduction de loyer n’est pas automatique. Les locataires doivent en faire la demande, et selon les experts, peu de ménages ont effectivement demandé cette baisse. De plus, cette réduction reste modeste face à l’augmentation générale des loyers, notamment pour ceux qui changent de logement. Cela crée un déséquilibre entre les anciens et les nouveaux locataires, rendant encore plus complexe l’accès au marché locatif pour ceux qui sont déjà confrontés à des revenus limités.

Le phénomène touche particulièrement les jeunes, qui se retrouvent contraints de rester plus longtemps chez leurs parents en raison de la difficulté à trouver un logement accessible. En effet, la rareté des logements abordables se fait particulièrement sentir dans les grandes villes, comme Zurich, Genève ou Bâle, où les loyers sont les plus élevés. Cette situation pousse de nombreux jeunes à prolonger leur séjour au sein du foyer familial, une tendance qui pourrait avoir des répercussions sociales et intergénérationnelles importantes.

Pénurie persistante de logements : la construction peine à suivre

Malgré des efforts pour construire davantage de logements, la pénurie reste persistante. En 2026, plus de 45 000 nouveaux logements sont attendus sur le marché, mais ces ajouts restent insuffisants pour répondre à la demande. Selon UBS, il aurait fallu environ 6 000 logements supplémentaires chaque année au cours des cinq dernières années pour maintenir un taux de vacance stable. Bien que les permis de construire aient augmenté, avec une hausse de 3 400 unités, la demande de permis a, elle, diminué de 3 100, ce qui laisse présager une pénurie durable.

Les économistes estiment que même si la production de logements se maintient, elle ne sera pas suffisante pour compenser le déficit existant. Fredy Hasenmaile, économiste en chef chez Raiffeisen, affirme que pour résoudre cette pénurie, il faudrait environ un an de production supplémentaire de logements. Or, malgré une légère baisse de l’immigration nette et un ralentissement de la croissance démographique, la demande accumulée reste trop importante. Les tensions sociales, déjà perceptibles, risquent de s’intensifier si cette situation perdure.

Les seniors, tout comme les jeunes adultes, sont particulièrement affectés par cette pénurie. De nombreux retraités n’ont pas la possibilité de trouver un logement adapté à leurs besoins, car les prix continuent d’augmenter. Les logements pour les personnes âgées sont en nombre insuffisant, et ceux disponibles sont souvent trop chers. Cette crise du logement aggrave les inégalités entre les générations et crée des frustrations sociales.

Les conséquences de cette pénurie de logements sont inquiétantes, car elles touchent non seulement les jeunes, mais aussi d’autres catégories de la population, y compris les ménages modestes et les retraités. La crise du logement met en lumière la nécessité d’une politique publique plus ambitieuse pour développer des solutions durables et accessibles à tous. Si la construction de logements ne suit pas le rythme de la demande, la situation pourrait se détériorer encore davantage dans les années à venir.

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