L’Assurance Vieillesse et Survivants (AVS) en Suisse a récemment révisé ses prévisions de dépenses, annonçant une réduction de 6 milliards de francs par rapport aux estimations précédentes d’ici 2040. Ces nouvelles projections, publiées par la Confédération suisse, font suite à une erreur de calcul identifiée en mai 2024 par l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS).
Lors d’un contrôle approfondi, l’OFAS a découvert que le programme utilisé pour établir les perspectives financières de l’AVS contenait deux formules mathématiques défectueuses, ce qui avait conduit à une estimation excessivement élevée des dépenses à long terme. Ces corrections permettent désormais d’afficher des prévisions plus réalistes et maîtrisées pour l’avenir de ce pilier essentiel de la sécurité sociale suisse.
Un nouveau calcul avec le soutien de deux instituts de recherche
Le nouveau calcul des dépenses de l’AVS a été réalisé avec l’assistance de deux organes de contrôle indépendants, les instituts de recherche KOF-ETH et Demografik. Chacun de ces instituts a développé son propre modèle de projection, garantissant des données « vérifiables et transparentes ». Cette approche vise à éviter les erreurs passées en s’appuyant sur plusieurs modèles de calculs.
Le directeur de l’OFAS, Stéphane Rossini, a relativisé l’impact de cette erreur, affirmant qu’elle ne remet pas en cause la tendance générale des coûts de l’AVS, qui devrait inexorablement tendre vers un déficit, notamment avec l’introduction de la 13e rente dès 2026. Il a également précisé que le résultat de la votation sur l’âge de la retraite des femmes n’est pas affecté par cette erreur.
L’OFAS estime les dépenses à environ 69 milliards de francs en 2033
Les nouvelles projections estiment que les dépenses de l’AVS atteindront environ 69 milliards de francs suisses d’ici 2033, rapporte 20 minutes. Ce montant se situe entre les estimations des deux instituts : KOF-ETH prévoit des dépenses entre 70 et 72 milliards de francs, tandis que Demografik les estime entre 68 et 70 milliards (aux prix de 2023). L’écart entre l’ancien et le nouveau modèle de l’OFAS s’élève à 2,5 milliards de francs, soit 3,6%.
Cette évaluation plus optimiste des coûts de l’AVS présente une opportunité pour stabiliser les finances de ce système de retraite fondamental. Avec des dépenses projetées plus faibles, une meilleure planification budgétaire devient envisageable. Étant donné que l‘AVS fonctionne sur un principe de solidarité intergénérationnelle, une gestion prudente des coûts est essentielle pour garantir sa pérennité à long terme.