Chaque année, entre 30 000 et 50 000 expatriés s’installent en Suisse, principalement dans les grandes villes comme Zurich. Cela contribue à la diversité du pays, mais aussi à une pression supplémentaire sur un marché immobilier déjà tendu. C’est dans ce contexte qu’une influenceuse américaine, récemment installée à Zurich, a provoqué une vague de réactions sur les réseaux sociaux.
En montrant sa recherche d’appartement dans la capitale économique suisse, elle a mis en lumière ses critères jugés trop élevés : un logement de trois à quatre pièces, deux balcons, et à quelques pas du lac. Le tout pour un prix de 6700 francs. Cette vidéo a immédiatement provoqué une avalanche de critiques, soulignant l’ironie de vouloir reproduire un mode de vie américain dans un marché suisse déjà saturé, rapporte Blick.
Les politiques de logement et l’impact des expatriés
Les critiques à l’égard des expatriés ne sont pas nouvelles en Suisse. Elles s’inscrivent dans un débat plus large sur la crise du logement qui touche des villes comme Zurich.
Le groupe politique Union Démocratique du Centre (UDC) a ainsi mis en avant l’impact de l’immigration sur la hausse des loyers. Selon les observateurs, les expatriés aisés, attirés par la prospérité économique de la Suisse, sont souvent prêts à payer des loyers élevés, ce qui contribue à l’augmentation des prix et évincent les résidents locaux.
En 2022, un groupe de parlementaires a d’ailleurs suggéré de privilégier les « indigènes » dans l’attribution des logements municipaux afin de répondre à cette pression croissante sur le marché de l’immobilier à Zurich.
Une pénurie structurelle et les défis de la planification urbaine
La question de la crise du logement en Suisse est bien plus complexe que la seule arrivée des expatriés. D’après Christian Schmid, professeur à l’École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), la pénurie de logements dans la ville est chronique depuis près de cinquante ans.
La véritable problématique réside dans la diminution des logements abordables, notamment en raison de la démolition ou de la rénovation de bâtiments anciens. Les spécialistes de l’immobilier expliquent que ces bâtiments sont souvent remplacés par des projets immobiliers plus rentables, qui génèrent des loyers plus élevés.
La difficulté d’accès aux logements pour les expatriés, notamment pour ceux qui ne maîtrisent pas bien l’allemand ou qui se heurtent à une concurrence accrue, renforce ce sentiment de crise. Les politiques actuelles de Zurich semblent avoir du mal à répondre à cette réalité structurelle.








