Ce ralentissement de l’inflation plus marqué qu’attendu, dépasse les attentes des économistes et reflète une baisse notable des prix des produits importés, notamment des produits pétroliers. Une situation qui place la Suisse en meilleure posture que ses voisins européens, malgré un contexte économique mondial actuel.
En effet, après une stabilisation progressive ces derniers mois, la tendance à la baisse des prix s’est confirmée en septembre, avec un indice des prix à la consommation en recul de 0,3% par rapport à août.
Un recul notable des prix des produits importés
L’un des facteurs majeurs de ce ralentissement est la chute des prix des produits importés, qui ont baissé de 2,7 % par rapport à septembre 2023. En particulier, les prix des produits pétroliers ont diminué de 10,7 %, entraînant une baisse des prix de l’essence, du diesel et du mazout. Cette tendance a également affecté les secteurs du tourisme et du transport aérien, où les prix des forfaits de voyages et des services para-hôteliers ont nettement reculé.
À l’inverse, les biens produits en Suisse continuent de renchérir, avec une hausse de 2 % sur un an. Cette disparité reflète l’impact de facteurs locaux comme l’augmentation des loyers, mais aussi la résilience de certains segments de l’économie suisse.
Les prévisions d’inflation revues à la baisse jusqu’en 2026
Face à cette dynamique, la Banque nationale suisse (BNS) a ajusté ses prévisions d’inflation pour les prochaines années. La banque table désormais sur une inflation de 1,2% pour 2024, 0,6% pour 2025 et 0,7% pour 2026. Ces prévisions tiennent compte de l’appréciation du franc, mais aussi de la baisse attendue des prix de l’électricité à partir de janvier prochain.
Le ministère de l’Économie a également révisé ses estimations à la baisse, tablant sur une inflation de 1,2% en 2024 et de 0,7% en 2025. Ce recul s’inscrit dans la continuité de la tendance observée depuis juin 2023, lorsque l’inflation était déjà repassée sous la barre des 2%.
Une baisse soutenue par le marché énergétique
Outre les produits pétroliers, la baisse des prix de l’essence, du diesel et du mazout a largement contribué à cette tendance. Les consommateurs suisses ont ainsi bénéficié d’une baisse des coûts liés à la mobilité et aux voyages, en particulier les forfaits touristiques à l’étranger et la parahôtellerie, qui ont vu leurs prix diminuer.
Malgré cette accalmie sur le front des prix, certains secteurs ont tout de même enregistré des hausses, comme les vêtements, les chaussures ainsi que certains produits alimentaires, tels que les baies et les légumes-fruits.
La Suisse, mieux placée que ses voisins
Comparée à ses voisins européens et à d’autres grandes économies mondiales, la Suisse se trouve dans une position favorable. L’inflation dans la zone euro est redescendue à 1,8% en septembre, tandis qu’elle reste plus élevée aux États-Unis, atteignant 2,5% en août. Cependant, l’écart entre la Suisse et ces autres régions se réduit progressivement, reflétant une tendance globale au ralentissement de l’inflation.
Ce contexte pourrait encourager la Banque nationale suisse à maintenir une politique monétaire plus souple dans les mois à venir, alors que des baisses supplémentaires du taux directeur sont envisagées, à raison de 25 points de base lors des prochaines réunions de décembre et mars.