L’écart salarial entre hommes et femmes est un problème persistant dans de nombreux pays, et la Suisse ne fait pas exception. Selon un rapport du Conseil fédéral, les femmes mariées continuent de gagner significativement moins que leurs homologues masculins. Cet écart est encore plus marqué chez les mères, dont les revenus sont nettement inférieurs à ceux des hommes dans des situations similaires.
Bien que les écarts se soient réduits au fil des ans dans certains domaines, la situation reste préoccupante, notamment dans les secteurs public et privé. Si l’écart entre célibataires est relativement faible, il augmente considérablement dès que l’on considère les femmes mariées et surtout les mères.
Des écarts salariaux considérables chez les femmes mariées et mères
Le rapport révèle que, en 2022, les femmes mariées ont gagné en moyenne 16 % de moins que les hommes mariés, un écart salarial significatif. Cette différence est particulièrement marquée dans les secteurs privé et public. Toutefois, ce chiffre ne reflète qu’une partie de la réalité, car l’écart est encore plus élevé pour les femmes ayant des enfants. En effet, l’écart salarial grimpe à 21 % parmi les personnes mariées ayant des enfants. Cela signifie que, même avec une situation familiale similaire, les femmes continuent d’être désavantagées par rapport aux hommes, avec des différences de salaire qui se creusent selon les responsabilités familiales.
Cet écart salarial, qui se manifeste aussi bien dans les secteurs publics que privés, est d’autant plus préoccupant dans les postes de responsabilité. En effet, plus le poste est élevé dans la hiérarchie, plus la différence entre hommes et femmes devient marquée. Les femmes occupant des fonctions de direction ou ayant des postes à responsabilité voient leurs revenus significativement inférieurs à ceux de leurs homologues masculins, malgré des qualifications et expériences similaires. Cela soulève la question de l’égalité des chances dans la progression de carrière et de la reconnaissance du travail des femmes dans des postes stratégiques.
Des causes profondes et une discrimination potentielle
Une partie de l’écart salarial reste inexpliquée, un point qui soulève des interrogations importantes. Selon le rapport du Conseil fédéral, 48 % de l’écart entre les sexes ne peut être justifiée par des facteurs évidents comme le niveau d’expérience, la formation ou la fonction occupée, indique Blick. Cette différence pourrait ainsi être liée à des pratiques discriminatoires, bien que ces dernières ne soient pas systématiquement prouvées. Les causes potentielles de cette discrimination pourraient inclure des biais implicites dans les décisions salariales, des stéréotypes de genre ou des choix de carrière influencés par les attentes sociales liées à la maternité.
Les femmes mariées et mères de famille font face à des obstacles spécifiques dans le monde du travail. Beaucoup choisissent ou se voient contraintes de travailler à temps partiel ou de privilégier des emplois moins bien rémunérés afin de concilier vie professionnelle et familiale. Cette organisation du travail, bien qu’idéale pour certaines familles, conduit à une moins bonne valorisation de leur travail dans le monde professionnel. De plus, le manque de flexibilité dans de nombreuses entreprises, notamment pour les postes de direction, renforce les obstacles pour les femmes qui souhaitent évoluer dans leur carrière tout en gérant leur rôle parental.
La question de la discrimination salariale ne se limite donc pas à des facteurs immédiats visibles, mais se nourrit aussi d’un ensemble complexe de dynamiques sociales et culturelles. Même si des progrès ont été réalisés dans de nombreux secteurs en matière d’égalité de traitement, les résultats du rapport indiquent clairement qu’il reste beaucoup à faire pour parvenir à une véritable égalité salariale en Suisse.








