Depuis plusieurs mois, la Banque nationale suisse (BNS) a réduit ses taux directeurs, entraînant une baisse des taux hypothécaires. Les prêts à taux fixe sur dix ans s’établissent à environ 1,56 %, tandis que les hypothèques Saron (Swiss Average Rate Overnight) sont accessibles à un taux moyen de 1,49 %. Ces conditions offrent une opportunité rare aux acheteurs de profiter d’un financement moins coûteux.
Mais derrière ces avantages se cache une réalité plus dure : les prix de l’immobilier continuent de croître. Les acheteurs doivent souvent fournir des apports initiaux élevés pour sécuriser leur achat, rendant l’accès à la propriété toujours plus sélectif.
Une pression croissante sur les prix
La hausse des prix touche particulièrement les grandes villes comme Zurich et Berne, où la demande dépasse largement l’offre. Selon les prévisions, les prix des logements devraient augmenter de 2 % à 4,5 % en 2025, exacerbant les difficultés pour les acheteurs potentiels. Dans les agglomérations des grandes villes et les régions touristiques, cette tendance est encore plus marquée.
Fredy Hasenmaile, expert immobilier chez Raiffeisen, souligne que la baisse des taux hypothécaires stimule la demande, mais elle accentue également la pression sur les prix, en particulier dans les hotspots urbains et touristiques. En conséquence, le fossé entre les acheteurs potentiels et le marché continue de se creuser.
Les inégalités régionales se renforcent
Les disparités entre les régions suisses sont également frappantes. Kilchberg, commune prisée à Zurich, affiche des prix immobiliers six fois plus élevés que les zones les moins chères du Jura. Alors que ces zones rurales restent plus accessibles, elles s’accompagnent souvent de concessions importantes en termes de proximité avec les centres économiques.
Pour les ménages urbains, même l’achat d’un appartement peut représenter un effort financier considérable. À Zurich, un appartement standard coûte environ 2 millions de francs, nécessitant un apport initial de 400’000 francs et un revenu annuel de 240’000 à 290’000 francs pour obtenir un financement.
L’accès à la propriété en Suisse reste donc réservé à une élite financière, creusant les inégalités et compliquant l’avenir des ménages de classe moyenne dans un marché où les taux hypothécaires favorables ne suffisent pas à compenser la flambée des prix.
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