En 2024, le marché immobilier suisse a connu une augmentation généralisée des prix, affectant aussi bien les maisons que les appartements. D’octobre à décembre, les maisons individuelles ont vu leurs tarifs grimper de 1,4 % par rapport au trimestre précédent et de 4,8 % sur un an. Les appartements en copropriété ont également suivi cette tendance haussière, traduisant un déséquilibre structurel qui s’intensifie.
L’importance de ce phénomène réside dans les impacts qu’il génère : l’accès à la propriété devient de plus en plus difficile, particulièrement dans les régions à forte attractivité. Ce contexte met en lumière la faiblesse de l’offre sur le marché, aggravée par un rythme de construction insuffisant pour répondre à la demande.
Une hausse des prix marquée et segmentée
Les hausses de prix touchent particulièrement le segment haut de gamme, où les maisons individuelles ont connu une augmentation trimestrielle de 1,9 % et une progression annuelle de 6,4 %. Les segments moyen et bas de gamme ne sont pas épargnés, affichant des augmentations respectives de 3,1 % et 3,4 % sur un an.
Concernant les appartements en copropriété, la hausse s’établit à 1,2 % sur le dernier trimestre de 2024 et à 1,6 % sur un an. Les segments inférieurs ont été les plus affectés, avec une progression trimestrielle de 2,3 %, tandis que les segments moyen et supérieur ont respectivement enregistré des hausses de 1,3 % et 0,9 %. Cette situation reflète une pression généralisée, malgré des variations dans l’intensité des augmentations selon les catégories de biens.
De fortes disparités régionales
Les régions suisses ne sont pas affectées de manière uniforme. Zurich et le Plateau affichent les hausses les plus marquées, avec des augmentations annuelles de 4,5 % et 4,9 %, respectivement, pour les maisons individuelles. Dans l’espace alpin, prisé pour les résidences secondaires, les prix ont bondi de 6,3 %.
En revanche, certaines régions montrent des dynamiques différentes. À Genève, les prix des maisons de milieu de gamme ont légèrement baissé de 0,3 % sur le dernier trimestre, mais progressé de 2 % sur un an. Le Jura et ses environs présentent une stabilité relative, tandis qu’à Bâle, une stagnation (-0,2 %) a été observée. Dans le sud du pays, les prix ont même reculé de 2,3 %, soulignant l’hétérogénéité des évolutions.
Ces variations régionales s’expliquent par des différences dans la demande locale et l’attractivité des zones. Dans les agglomérations comme Zurich et l’arc lémanique, où la demande reste forte, la hausse des prix devrait se poursuivre. À l’inverse, les régions périphériques pourraient observer une évolution plus modérée.
Selon les experts, cette situation devrait perdurer en 2025, renforçant les tensions sur le marché immobilier suisse et rendant l’accès à la propriété encore plus difficile pour de nombreux ménages.