Afin de mettre un terme aux bénéfices excessifs et à la hausse démesurée des baux de location en Suisse, l'association de défense des locataires a décidé de prendre les choses en main en proposant des solutions adéquates à ce problème grandissant.
Actuellement, les prix relatifs à la location deviennent prohibitifs pour de très nombreuses personnes en Suisse, ce qui a poussé l'association à prendre cette initiative en s’adressant directement à la Chancellerie.
Quand le contrôle des loyers devient une priorité
Mettre fin aux rendements excessifs et faire place aux loyers définis par les coûts réels pour les propriétaires, c’est la substance du texte qui sera lancé prochainement par l’association de défense des locataires (Asloca). Cette dernière vient donc de lancer une initiative pour contrôler les loyers et aider les personnes concernées à faire face à cette hausse constante des prix de location, comme il a été révélé dans la "NZZ am Sonntag". Dans ce cadre, l’organisme a déclaré une prochaine soumission d’une initiative à la Chancellerie proposant deux solutions à ce dilemme.
La première mesure abordée consiste à entreprendre l'évacuation du calcul des loyers, toute règle liée au marché, afin de ne retenir que les coûts réels. Actuellement, les propriétaires sont en mesure d'avancer la justification d’une hausse par un ajustement aux prix du quartier, chose qui ne sera plus possible si le texte venait à être accepté. De cette manière, seul l'amortissement des coûts de construction et d'entretien sera un critère valable et le rendement sera toujours autorisé, mais il pourrait uniquement dépasser de deux points de pourcentage le taux hypothécaire de référence.
La seconde solution proposée par l'Asloca serait d’imposer un contrôle automatique ainsi qu’une régulation des loyers. Ceux-ci ne deviendront donc plus liés aux contestations par les locataires, un système qui n’a pas l'air d'avoir tellement fonctionné jusqu'à présent, comme l’a déclaré le vice-président de l'association Michael Töngi. Selon lui, les locataires qui n’ont souvent pas d’autres solutions vers lesquelles se tourner ont généralement assez peur des représailles de la part du bailleur et ne font donc pas valoir leurs droits. Dans ce contexte, les modalités du contrôle devraient encore être précisées en cas d'acceptation de l'initiative.
Une initiative qui risque de décourager les investisseurs
Considérant le point de vue de l'Association suisse des propriétaires, le directeur Markus Meier ne s’est pas non plus gardé de s'exprimer par rapport à cette initiative : “Sans opportunités suffisantes en matière de revenus, les investisseurs et la construction de nouveaux logements n'auront pas lieu, ce qui serait dévastateur compte tenu de la situation tendue actuelle du marché du logement. De plus, un contrôle systématique de 2,8 millions de locations individuelles ne serait tout bonnement pas réalisable”, a-t-il déclaré.