En Suisse, l‘acquisition d’une maison individuelle devient de plus en plus difficile pour les ménages en raison des exigences financières strictes et de la montée continue des prix immobiliers. Actuellement, seuls 4 % des ménages peuvent se permettre d’acheter une propriété, illustrant les obstacles financiers majeurs auxquels sont confrontés de nombreux acheteurs potentiels.
Malgré des taux d’intérêt historiquement bas, le coût d’une maison individuelle en Suisse nécessite un revenu bien au-delà de celui de la majorité des ménages. Dans des régions comme la Gold Coast à Küsnacht, où les prix sont particulièrement élevés, les conditions financières imposées par les banques rendent l’accès à la propriété encore plus difficile.
Exigences financières pour l’acquisition d’un bien immobilier
L’achat d’une maison individuelle en Suisse exige des critères financiers rigoureux. Pour acquérir une propriété d’une valeur de 1,1 million de francs, un revenu annuel supérieur à 200 000 francs est requis. Cette exigence est fondée sur la règle selon laquelle les coûts des intérêts hypothécaires ne doivent pas dépasser un tiers du revenu total. De plus, pour obtenir un prêt hypothécaire, il est nécessaire de financer 20 % du prix d’achat avec des fonds propres. Actuellement, seulement 3 % des ménages suisses peuvent atteindre ce niveau de revenu, ce qui limite considérablement la capacité d’achat pour la majorité des Suisses.
À titre d’exemple, le prix d’un appartement typique a doublé depuis l’an 2000, augmentant de manière significative les fonds propres nécessaires. En parallèle, les salaires n’ont augmenté que de 20 % durant la même période, créant un écart croissant entre les revenus et le coût de l’immobilier.
Les banques évaluent la capacité financière des emprunteurs en utilisant un taux d’intérêt hypothécaire théorique de 5 %, bien au-dessus des taux réels. Cette exigence, couplée aux frais annexes et à l’amortissement de la deuxième hypothèque, implique qu’un revenu annuel de 180 000 francs est nécessaire pour acheter une maison d’une valeur de 1 million de francs. Ces exigences rigoureuses augmentent les difficultés pour de nombreux acheteurs potentiels, même lorsque les taux d’intérêt sont bas.
Solutions pour contourner les obstacles financiers
Les avancements d’héritage sont de plus en plus utilisés comme solution pour surmonter les défis financiers liés à l’achat immobilier. En 2020, environ 95 milliards de francs ont été transmis sous forme d’héritages, un montant en forte augmentation par rapport aux années précédentes. Ces fonds permettent à de nombreux acheteurs, notamment les jeunes ménages, de compléter leur apport personnel et d’atteindre les critères de financement nécessaires.
Le capital des caisses de pension et du pilier 3a constitue également une option pour financer l’achat d’un logement. Les fonds de ces comptes peuvent être retirés ou mis en gage pour constituer des fonds propres lors de l’acquisition d’une propriété. En moyenne, un retrait de la caisse de pension couvre environ 75 000 francs, ce qui contribue significativement aux fonds nécessaires pour l’achat d’un bien immobilier. Toutefois, ces retraits sont soumis à des restrictions et doivent être effectués avant l’âge de la retraite.