L’IA au service des impôts : une avancée déjà amorcée dans certains cantons

L’IA progresse dans la gestion des impôts en Suisse, avec trois cantons alémaniques l’ayant adoptée, tandis que le Valais teste un projet pilote.

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L’IA, en permettant l’automatisation de tâches répétitives et basées sur des données structurées, semble offrir un potentiel important pour améliorer l’efficacité des processus fiscaux. C’est une évolution qui fait déjà ses preuves dans les cantons alémaniques, mais qui peine à convaincre en Suisse romande, où la mise en place d’outils similaires est encore à ses débuts. Seul le canton du Valais, pour l’instant, a lancé un projet pilote, tandis que d’autres cantons romands en sont encore à la phase de réflexion.

Le système utilisé dans les cantons alémaniques semble montrer des résultats prometteurs, et pourrait bien représenter un modèle pour l’avenir de la gestion fiscale en Suisse. Pourtant, cette automatisation soulève également des préoccupations liées aux biais des algorithmes et à la gestion des données personnelles.

Un gain d’efficacité potentiel grâce à l’IA

L’une des raisons principales pour lesquelles l’IA est envisagée pour le traitement des impôts est son potentiel d’efficacité. Olga Baranova, secrétaire générale de CH++, un lobby citoyen dédié au numérique, explique que l’intelligence artificielle s’adapte particulièrement bien aux données fiscales, car ces dernières sont structurées et les tâches sont très répétitives. Elle souligne qu’avec l’IA, « les collaborateurs pourraient ainsi faire d’autres tâches plus intéressantes » et gagner en productivité, comme l’a précisé la Radio Télévision Suisse.

Dans les cantons alémaniques comme Soleure, Nidwald ou Obwald, l’IA est utilisée pour traiter certaines déclarations d’impôts sans aucune intervention humaine. À Soleure, par exemple, les déclarations traitées par IA sont explicitement désignées comme telles, garantissant ainsi une certaine transparence du processus. Selon les projections, ces cantons pourraient automatiser une déclaration sur cinq d’ici peu. Cela représente un grand pas dans l’automatisation des services publics et une réduction des coûts administratifs.

Des biais à surveiller et la nécessité d’un contrôle humain

Malgré l’efficacité promise par l’IA, cette technologie n’est pas sans risques. Les biais dans les décisions prises par l’IA constituent une inquiétude majeure. En effet, bien que l’IA offre un contrôle plus objectif et automatisé, des biais peuvent apparaître en raison des données utilisées ou des erreurs dans la programmation des algorithmes.

Comme l’indique Olga Baranova, il est difficile de rendre visibles ces biais lorsqu’un humain est directement impliqué, mais la machine permet d’identifier ces erreurs de manière technique. Il est donc crucial d’effectuer un contrôle externe régulier des systèmes pour s’assurer qu’ils ne génèrent pas de décisions erronées ou injustes, comme l’a souligné l’experte sur RTS.

À Soleure, ce problème est pris au sérieux. En effet, les déclarations traitées par IA sont identifiées de manière claire afin que l’administration puisse suivre de près les processus automatisés et garantir leur fiabilité. Cette transparence permet également de rassurer les contribuables en cas de contestation. Le contrôle humain reste indispensable pour assurer la légitimité et la justice des décisions prises par l’IA, un point important souligné par les autorités locales.

La prudence de la Suisse romande : un retard à combler ?

Bien que les cantons alémaniques aient largement adopté l’IA pour le traitement des déclarations fiscales, la Suisse romande reste plus réticente. Selon un rapport de la même source, seul le canton du Valais a lancé un projet pilote pour tester cette technologie, tandis que les autres cantons romands sont encore à l’étape de la réflexion. Certains utilisent déjà des algorithmes pour comparer les déclarations d’impôts d’une année à l’autre, mais aucune automatisation complète n’a encore été mise en place.

Les raisons de cette prudence sont multiples. D’une part, certains cantons romands pourraient être préoccupés par la sécurité des données et les implications juridiques de l’automatisation des déclarations fiscales. D’autre part, la complexité de l’implémentation d’un tel système dans les administrations publiques pourrait expliquer la lenteur de l’adoption. En outre, la gestion des biais et des erreurs reste un défi de taille pour les autorités fiscales romandes, qui ne souhaitent pas prendre de risques inutiles.

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