Les hôpitaux suisses se retrouvent dans une situation financière de plus en plus préoccupante. Depuis des années, ils se plaignent de tarifs insuffisants pour couvrir leurs coûts de fonctionnement. L’Association des hôpitaux Hplus alerte sur la nécessité d’ajuster les tarifs hospitaliers afin de faire face à l’inflation et aux hausses des coûts.
Cette absence d’adaptation est vue comme une « erreur de système » qu’il est urgent de corriger pour éviter une dégradation des soins. Selon Hplus, sans une révision des tarifs, la qualité des services hospitaliers est menacée, avec des conséquences directes sur les patients.
Le manque de financement entraîne une pression supplémentaire sur les hôpitaux, avec des services d’urgence saturés, des délais d’attente longs, et une offre de soins qui se dégrade progressivement.
Ce sous-financement se répercute également sur les finances publiques, avec des déficits de plus en plus fréquents, qu’il faut combler par les cantons et les contribuables. L’association des hôpitaux soutient que l’ajustement automatique des tarifs, en fonction du renchérissement, est une solution à cette crise, rapporte Watson.
Une réponse insuffisante du Parlement
Le gouvernement suisse semble réticent face à la demande des hôpitaux. Le Parlement débat actuellement sur la proposition de réajuster les tarifs en fonction de l’inflation. En particulier, une initiative cantonale du canton de Saint-Gall, soutenue par Hplus, cherche à garantir la viabilité des hôpitaux jugés essentiels pour l’approvisionnement en soins.
Cette initiative réclame une compensation des hausses des coûts, non seulement pour garantir une couverture adéquate des frais, mais aussi pour permettre aux hôpitaux de fonctionner sans déficits importants. Toutefois, le Conseil des Etats semble hésiter, et la commission de la santé recommande de ne pas accorder une telle compensation, du moins dans l’immédiat.
Dans un contexte de plafonnement des coûts dans le domaine de la santé, prévu à partir de 2026, cette question d’une révision automatique des tarifs semble encore plus délicate. Le gouvernement prévoit un plafond des augmentations de coûts, limitant les hausses à 4 % par an pendant une période de transition. Ce plafond est en contradiction avec la demande d’ajustement automatique, rendant l’issue incertaine pour les hôpitaux.
Le point de vue des assureurs-maladie
Les assureurs-maladie suisses estiment que la situation est moins préoccupante que le laisse entendre Hplus. Selon l’association des assureurs-maladie prio.swiss, les hausses des tarifs ont bien pris en compte le renchérissement ces dernières années, notamment dans le secteur stationnaire.
Toutefois, les assureurs précisent que ces augmentations doivent être justifiées par une présentation claire des coûts par les hôpitaux, qui permettent ensuite de vérifier et de compenser les déficits.
Cela dit, la situation reste complexe, notamment dans le secteur ambulatoire. Hplus soutient que les adaptations tarifaires dans ce domaine ne sont pas suffisantes et que des déficits persistent, ce qui compromet la viabilité de certains hôpitaux. Les autorités sanitaires devront donc trouver un compromis pour permettre aux hôpitaux de fonctionner tout en maintenant un contrôle sur l’évolution des dépenses de santé.








