D’un point de vue économique, cet hiver aura été favorable aux activités de montagne, avec des chutes de neige abondantes et un ensoleillement exceptionnel. Ces conditions ont permis aux stations de ski d’enregistrer une fréquentation importante, selon la RTS.
D’un point de vue météorologique, le constat est tout autre. La douceur persistante de cet hiver s’inscrit dans une dynamique de réchauffement qui ne cesse de se renforcer. MétéoSuisse souligne que les températures observées cette saison s’écartent une nouvelle fois des normales de saison.
Des températures qui s’écartent des moyennes habituelles
Cet hiver, la Suisse a connu des températures nettement supérieures aux normales de saison. Selon MétéoSuisse, cette tendance ne date pas d’aujourd’hui et semble s’installer durablement. Interrogé par le 19h30 de la RTS, Lionel Fontannaz, météorologue chez MétéoSuisse, souligne que cette répétition des hivers plus chauds devient une habitude. « Au fil des interviews, on s’aperçoit qu’on se répète en disant qu’on est souvent plus chaud que la norme. Cela devient la norme d’être plus chaud que la norme », a-t-il déclaré.
Les relevés météorologiques montrent que même en ajustant la norme climatique tous les dix ans pour intégrer ces nouvelles températures, les valeurs observées restent au-dessus des moyennes. Cette évolution traduit un réchauffement global qui se manifeste désormais de manière récurrente en Suisse.
Un hiver aux conséquences multiples
Si cette douceur hivernale a profité au secteur du tourisme en montagne, elle soulève également des interrogations sur ses effets à long terme. Avec un ensoleillement exceptionnel et des précipitations neigeuses suffisantes en altitude, les stations de ski ont bénéficié de conditions favorables. Cet hiver aurait ainsi été quasiment idéal d’un point de vue économique, comme l’indique la même source.
Mais cette hausse des températures pourrait avoir des répercussions importantes sur l’équilibre climatique et écologique du pays. Certaines activités, notamment en plaine, subissent déjà les conséquences de cette évolution. RTS souligne que les cycles naturels étant modifiés, cela pourrait affecter l’agriculture, la disponibilité des ressources en eau et la biodiversité locale.
Une tendance qui ne devrait pas s’inverser
Les projections météorologiques indiquent que cette tendance au réchauffement ne devrait pas s’interrompre. Selon MétéoSuisse, le printemps prochain pourrait, sans grande surprise, être lui aussi plus chaud que la norme. De plus, le phénomène El Niño, dont le retour est attendu cet été, devrait encore accentuer l’élévation des températures moyennes.