Hausse des prix du chocolat : les Suisses face à une flambée sans précédent en 2025

Au cours des 18 derniers mois, le prix du cacao a connu une augmentation spectaculaire, quadruplant sa valeur et atteignant des niveaux sans précédent.

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Chocolat
Hausse des prix du chocolat : les Suisses face à une flambée sans précédent en 2025 | Econostrum.info - Suisse

Depuis 18 mois, le prix du cacao a quadruplé, atteignant des sommets historiques. En juin 2023, une tonne coûtait moins de 3 000 francs suisses, mais à la fin de l’année, les cours avaient franchi les 10 000 francs, culminant parfois à 11 000 francs. Cette flambée s’explique par des récoltes désastreuses dans les principales régions de production, notamment en Côte d’Ivoire et au Ghana. Ces deux pays, à eux seuls, représentent 70 % de la production mondiale de cacao.

La situation est aggravée par la spéculation sur les marchés financiers, alimentée par une demande croissante des fabricants. Le cacao de couverture, utilisé pour les pâtisseries et contenant une forte proportion de beurre de cacao, est particulièrement touché, enregistrant une augmentation de 27 %. Cette tension sur les prix se double d’une diminution historique des stocks mondiaux. Les réserves de cacao sont à leur plus bas niveau depuis 36 ans, mettant une pression supplémentaire sur les prix.

Les producteurs suisses sous pression

La hausse des prix des matières premières se fait durement sentir en Suisse, où le chocolat est un produit emblématique. Lindt & Sprüngli, leader du marché, a augmenté ses tarifs en 2024 d’environ 5 %, mais annonce d’ores et déjà que de nouvelles hausses seront nécessaires en 2025. Camille Bloch, un autre acteur majeur, confirme également une double augmentation entre 2024 et 2025.

Dans les rayons des supermarchés, les consommateurs constatent directement les effets de cette inflation. Migros, par exemple, a augmenté le prix de ses tablettes Frey Giandor, qui sont passées de 2,20 à 2,45 francs (+11,4 %). Coop a suivi la même tendance, avec des hausses visibles sur plusieurs produits phares comme les branches Ovomaltine et les biscuits Oreo.

Les confiseries artisanales, comme Honold à Zurich, subissent également ces pressions. Cette institution évoque une hausse moyenne de 8 % sur ses produits, avec des pics atteignant 27 % pour certaines références, notamment le chocolat de couverture. Malgré leurs efforts pour limiter l’impact sur les consommateurs, les fabricants suisses admettent qu’ils ne peuvent absorber seuls l’explosion des coûts.

Un impact durable sur les consommateurs

Avec une consommation moyenne de 10,9 kg par habitant en 2023, les Suisses restent parmi les plus grands amateurs de chocolat au monde. Mais les hausses de prix risquent de modifier ces habitudes. Selon Blick, certaines personnes envisagent de réduire leur consommation, tandis que d’autres continuent de privilégier leurs marques favorites malgré l’augmentation des tarifs.

Pour les fabricants, l’enjeu est d’éviter un recul des ventes tout en maintenant des marges acceptables. Lindt mise sur des produits à forte valeur ajoutée, comme ses pralines Lindor et ses éditions limitées, qui séduisent une clientèle à la recherche de qualité. Les produits cadeaux, traditionnellement populaires en Europe, bénéficient également d’une demande soutenue.

Toutefois, les défis pour le secteur sont loin d’être résolus. Les analystes s’attendent à une augmentation généralisée des prix de plus de 10 % en 2025, rendant le chocolat encore moins accessible pour certains consommateurs. Dans un contexte marqué par des coûts de production record et des incertitudes climatiques, le chocolat, autrefois une douceur abordable, devient un produit de plus en plus luxueux.

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