La rareté des logements continue de peser sur le marché locatif suisse, provoquant une hausse constante des loyers. Le Conseil fédéral, dans un récent rapport, dresse un tableau pessimiste de l’évolution à court et moyen terme.
Plusieurs facteurs structurels contribuent à cette situation, rendant toute amélioration difficile. Toutefois, certaines mesures pourraient offrir un répit aux locataires.
Une demande toujours plus forte face à une offre insuffisante
La pénurie de logements est un problème qui s’aggrave d’année en année, particulièrement dans les centres urbains. L’une des raisons principales est l’augmentation et le vieillissement de la population, qui entraînent une forte demande de logements sans que l’offre suive le rythme. À cela s’ajoute un autre phénomène : la hausse de la surface occupée par habitant.
Selon le Conseil fédéral, 35,6 % des logements en location en 2022 comptaient plus d’une pièce supplémentaire par rapport au nombre d’occupants du ménage, a relaté le quotidien 20min.ch ce jeudi . Autrement dit, de nombreux logements sont sous-utilisés, ce qui accentue la tension sur le marché locatif. Cette évolution s’explique par une tendance croissante à vivre seul, souvent dans des appartements plus grands que nécessaire.
Face à cette situation, les loyers proposés continuent d’augmenter, rendant l’accès au logement de plus en plus difficile pour une partie de la population. Le taux de référence, qui influence les loyers en cours de bail, devrait toutefois baisser de 1,75 % à 1,5 % dès le 3 mars 2025. Cette mesure pourrait entraîner une réduction des loyers pour certains locataires ayant signé leur bail après le 2 décembre 2023. Néanmoins, cette baisse reste incertaine et pourrait être annulée en cas de remontée des taux.
Quelles solutions face à la crise du logement ?
Pour répondre à la flambée des loyers, plusieurs pistes sont évoquées. L’une des solutions envisagées est l’optimisation de l’utilisation des surfaces habitables. Un postulat présenté par Céline Vara (Verts/NE) demande une analyse des moyens permettant une meilleure répartition des logements. Cependant, le Conseil fédéral reste sceptique quant à cette approche, soulignant que toute réforme du droit du bail en ce sens a échoué par le passé.
Autre mesure discutée : la facilitation des échanges de logements entre locataires. Une motion défendue en 2023 par Carlo Sommaruga (PS/GE) proposait d’autoriser ces échanges sans augmentation de loyer. Cette initiative a été refusée, illustrant la difficulté à mettre en place des régulations contraignantes pour les propriétaires.
D’autres pistes, comme l’augmentation des constructions, se heurtent aux contraintes réglementaires et aux délais de mise en œuvre. Certaines villes tentent de développer des plans d’urbanisme plus flexibles pour accélérer la densification et favoriser la transformation de bureaux en logements. Mais ces solutions prendront du temps à produire des effets significatifs.
En attendant des changements structurels, les locataires doivent composer avec un marché tendu et des prix toujours plus élevés. Seuls ceux bénéficiant d’une baisse du taux de référence pourraient voir leur situation s’améliorer temporairement.
