Mega s’est développé en Belgique en s’appuyant sur un modèle de revente d’énergie à bas coût, sans production propre. Cette approche lui a permis de gagner rapidement des parts de marché face aux grands fournisseurs. Toutefois, la crise énergétique de 2021 a révélé ses fragilités, entraînant une forte augmentation des acomptes pour les clients et une intervention financière d’urgence pour éviter la faillite.
Le rachat par MET Group, un acteur du secteur énergétique européen, ouvre une nouvelle phase pour Mega. Originaire de Hongrie, MET s’est d’abord imposé dans le trading d’énergie avant d’étendre ses activités à la fourniture d’électricité et de gaz. L’entreprise, qui affiche un chiffre d’affaires de 24,5 milliards d’euros, cherche à renforcer sa présence en Europe occidentale.
Un changement de propriétaire après des mois de rumeurs
L’annonce de la vente de Mega Group International intervient après plusieurs mois de spéculations. En août dernier, De Tijd et L’Echo avaient rapporté que l’entreprise était sur le marché, une information alors démentie. L’accord a finalement été conclu et confirmé par Pieter Schoen, l’un des actionnaires majoritaires, dans une interview au Financieele Dagblad. Selon lui, la vente de Mega intervient après une période intense marquée par la crise énergétique, mais l’investissement reste rentable.
Les deux fondateurs de Mega, Thomas Coune et Michael Corhay, conservent une partie de leurs actions et continueront à diriger l’entreprise sous l’égide de MET. Le Soir précise que la répartition exacte des parts cédées n’a pas été divulguée. Les modalités financières de la transaction restent également confidentielles.
MET Group, un acteur discret mais ambitieux
MET Group, bien que peu connu en Belgique, est un acteur majeur du marché de l’énergie en Europe centrale et orientale. Selon Le Soir, l’entreprise est présente dans 17 pays et réalise des opérations de trading énergétique, notamment via le terminal GNL de Fluxys à Zeebruges.
Le groupe a développé un portefeuille diversifié, combinant activités de négoce et fourniture directe aux ménages et aux entreprises. Sous la direction de Benjamin Lakatos, MET investit également dans les infrastructures énergétiques, avec des centrales à gaz, des parcs solaires et éoliens. L’entreprise a récemment acquis un développeur français de batteries et commandé un méthanier pour transporter du gaz naturel liquéfié.
L’acquisition de Mega permet à MET de renforcer sa position en Europe de l’Ouest en mettant la main sur un portefeuille de clients établi. La stratégie du groupe en Belgique reste à préciser, mais son historique suggère une volonté d’expansion sur le marché local.
Une entreprise marquée par la crise énergétique
Mega s’est construit en misant sur des prix attractifs et en récupérant les clients d’entreprises en difficulté. Cette stratégie lui a permis de s’imposer comme un fournisseur alternatif, mais elle a aussi montré ses limites lors de la crise énergétique.
Face à la flambée des prix en 2021, l’entreprise a fortement augmenté les acomptes demandés à ses clients, provoquant une vague de départs. La situation financière s’est rapidement dégradée, au point que Mega a dû solliciter un crédit d’urgence de 250 millions d’euros, garanti par l’État.
Aujourd’hui, la santé financière de Mega reste incertaine. Le Soir rapporte que la société a prolongé la clôture de ses comptes annuels 2023 à 21 mois, retardant la publication de ses résultats. L’arrivée de MET pourrait lui permettre de stabiliser sa situation, mais les conditions exactes du rachat restent inconnues.