Les assurances santé suisses, notamment le Groupe Mutuel, l’un des plus grands acteurs du secteur, durcissent les règles de remboursement des traitements de médecine alternative. Désormais, les assurés devront fournir une preuve de la nécessité thérapeutique de ces soins, comme l’acupuncture ou les massages, pour obtenir un remboursement.
Ces mesures sont perçues comme une réponse à l’augmentation des coûts, mais elles suscitent des critiques, en particulier de la part des patients qui dépendent de ces pratiques pour soulager leurs maux.
Un encadrement plus strict des traitements
Jusqu’à récemment, les traitements alternatifs étaient partiellement pris en charge par l’assurance complémentaire, permettant aux assurés de bénéficier d’un nombre défini de séances annuelles. Par exemple, jusqu’à 18 séances pouvaient être remboursées dans certains cas, comme l’indique un rapport de la SRF. Toutefois, en juin, le Groupe Mutuel a annoncé une nouvelle réglementation qui stipule qu’au-delà d’un certain seuil d’utilisation, jugé « excessif », les assurés devront dorénavant présenter un rapport médical démontrant l’importance thérapeutique de ces traitements pour continuer à être remboursés.
Cette évolution impacte directement les patients dont la fréquence des soins va devoir s’adapter aux nouvelles contraintes. Certains voient ainsi le nombre de séances remboursées réduit de manière significative, limitant leur accès à ces pratiques.
Une conséquence sur la qualité de vie des patients
Les patients nécessitant des traitements réguliers, notamment en raison de douleurs chroniques, voient leur quotidien affecté par cette limitation. Avec une réduction du nombre de séances remboursées, ces patients devront espacer leurs visites ou supporter eux-mêmes les coûts supplémentaires, ce qui pourrait entraîner une dégradation de leur qualité de vie.
Selon le Groupe Mutuel, des exceptions pourraient toutefois être accordées dans des cas graves, à condition que le besoin médical soit dûment justifié par un rapport médical. Cependant, la nécessité d’une telle démarche soulève des inquiétudes quant à l’accès des patients aux soins alternatifs.
Un phénomène qui s’étend à d’autres assureurs suisses
Le durcissement des règles en matière de remboursement des traitements de médecine alternative n’est pas propre au Groupe Mutuel. Il s’inscrit dans une tendance plus large dans le secteur de l’assurance santé suisse. Les assureurs cherchent à maîtriser les coûts associés à ces traitements en renforçant l’application des critères d’efficacité, d’adéquation et d’économicité. Ces critères, qui étaient déjà en vigueur, sont désormais examinés de manière plus stricte.
L’Ombudsman de l’assurance-maladie souligne que ces traitements doivent impérativement répondre à ces critères pour être pris en charge, et qu’une évaluation médicale approfondie est souvent requise pour prouver leur utilité thérapeutique.