La Suisse est actuellement confrontée à une recrudescence des maladies respiratoires, avec une multiplication des cas de rhume et d’infections virales. Les pharmacies, déjà sollicitées par une demande de plus en plus forte en médicaments contre les rhumes et la grippe, sont en alerte.
L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) reste pour l’heure prudent en n’évoquant pas encore une épidémie, mais les experts et professionnels de santé redoutent que la situation s’aggrave dans les semaines à venir. Le pays se trouve donc à un tournant sanitaire, où la gestion de la crise pourrait conditionner l’évolution de la saison hivernale.
L’explosion des demandes en médicaments et vaccins
Depuis mi-septembre, les pharmacies suisses rapportent une demande croissante de médicaments contre les symptômes de rhumes persistants, tels que la toux, les maux de gorge et la fièvre. Cette tendance est confirmée par des chaînes de pharmacies majeures, telles que Coop Vitality, Amavita et Tophmart, qui signalent une forte hausse des ventes. En parallèle, la demande de vaccins contre la grippe a explosé, les citoyens se tournant de plus en plus vers la prévention face à la menace de la saison grippale.
Le directeur d’une grande pharmacie zurichoise, Leo Grossrubatscher, explique que cette recrudescence est particulièrement notable depuis la mi-septembre. « Chaque jour, de plus en plus de personnes viennent demander des médicaments pour traiter des rhumes tenaces », indique une employée d’une pharmacie interrogée par le média Blick. Ce phénomène touche de nombreux secteurs de la vie quotidienne, du bureau à la salle de sport, où les symptômes de rhumes sont désormais monnaie courante. Les experts sanitaires s’inquiètent d’une propagation rapide des infections, notamment dans les lieux publics où la proximité favorise la transmission des virus.
Bien que l’OFSP n’ait pas encore déclaré l’émergence d’une épidémie de grippe, les autorités restent vigilantes. Simon Ming, porte-parole de l’OFSP, rappelle que l’activité des virus de la grippe et du virus respiratoire syncytial (VRS) reste actuellement faible, mais que la situation pourrait évoluer dans les semaines à venir. La Suisse n’est pas à l’abri d’une situation similaire à celle observée en Australie, où la vague de grippe est arrivée plus tôt que prévu cette année. Les experts s’attendent à ce que les cas de grippe augmentent au fur et à mesure que l’hiver approche.
Les vaccins et la gestion des risques liés aux virus respiratoires
Face à cette recrudescence, la campagne de vaccination contre la grippe prend une importance particulière. Chaque année, de plus en plus de personnes choisissent de se faire vacciner pour se protéger contre la grippe saisonnière. Cette année, la demande semble particulièrement forte, et plusieurs chaînes de pharmacies ont déjà constaté une prise de rendez-vous plus précoce qu’à l’accoutumée. Toutefois, bien que les vaccins contre la grippe soient déjà disponibles dans certaines pharmacies, ils ne seront distribués à grande échelle qu’à partir de la mi-octobre. Lukas Meister, pharmacien chez Toppharm, souligne que la vaccination précoce n’aurait pas l’effet optimal, d’où l’importance de respecter le calendrier de vaccination.
Le rôle de la vaccination est d’autant plus crucial que le coronavirus continue de circuler dans la population. Bien que les effets du Covid-19 soient globalement maîtrisés, le virus demeure plus contagieux et plus dangereux que la grippe saisonnière, notamment pour les personnes vulnérables. Selon les autorités sanitaires, bien que la situation actuelle ne présente pas de risque immédiat d’épidémie, le Covid-19 reste une menace à ne pas sous-estimer, surtout en raison de sa capacité à provoquer des formes graves, en particulier chez les personnes âgées ou immunodéprimées.
En outre, il convient de ne pas négliger d’autres virus respiratoires comme le VRS, qui affecte principalement les nourrissons et les jeunes enfants, et qui est particulièrement actif durant cette période de l’année. La prévention, via la vaccination et des mesures d’hygiène rigoureuses, reste donc essentielle pour limiter la propagation de ces infections et éviter une surcharge du système de santé, qui pourrait devenir problématique à mesure que les températures baissent.
